Anthologie Bardes et Sirènes Année de sortie : 2014

Auteur : MILLER Sylvie, DAVOUST Lionel, Dir.
Editeur : Mnemos



Collection : Mnemos Fantasy
Anthologie Imaginales d’Epinal 2014
250 pages
Illustration de couverture : Krystal Camprubi
Date de parution : mai 2014
ISBN : 978-2-35408-178-2

Table des matières :
Préface
Carina Rozenfeld – La boîte à musique
Samantha Bailly – Plaie étoilée
Yann de Saint-Rat – Tant que nous demeurerons ensemble
Estelle Faye – La Tête de singe
Frédéric Petitjean – Au Bar des sirènes
Maïa Mazaurette – La Mise en pièces
Régis Goddyn – Tant qu’il y aura des sirènes
Mélanie Fazi – Le Chant des autres
Pierre Bordage – Le Chant du Solstice
Anne Fakhouri – Ci-gît mon cœur
Thomas Geha – Le Guetteur de nuages

A l’occasion du festival les Imaginales d’Epinal, les éditions mnemos proposent des anthologies de fantasy associant un humain à la fonction particulière et un être extraordinaire. Pour l’édition 2014, ce sont une nouvelle fois Sylvie Miller et Lionel Davoust les maîtres d’œuvre de l’ouvrage. Consacré aux Bardes et Sirènes, il comporte onze nouvelles en plus de sa préface éclairante.

En premier lieu, on ne peut passer sous silence la splendide couverture de Krystal Camprubi (Prix spécial du Jury des Imaginales 2014 pour Les Portes d’or - Oghams t.02 aux Editions Porte Lune).
En effet, l’illustratrice a su capter le lien qui se fait entre ces deux êtres aux chants ensorcelants. Elle a aussi habilement placé sa sirène émergeant des flots qui peuvent être les cieux, évoquant ainsi les deux aspects physiques de cette dangereuse créature féminine. Le barde, lui, ancré sur Terre, représente la force des légendes humaines et des traditions ancestrales.

Il faut cependant le reconnaître, la sirène-poisson reste ultra majoritaire dans les esprits et aussi dans cette anthologie.
Bien souvent, nous y découvrons des mondes post apocalyptiques ou en tout cas des fins de mondes. La sirène ne représente pas un avenir serein. Elle porte plutôt le malheur, la destruction. Si certaines restent partiellement innocentes, elles éprouvent beaucoup de difficultés à préserver ce qui leur est cher. Mais d’autres font franchement peur, cannibales et destructrices, elles n’acceptent aucune concession laissant libre cours à leur colère.

Chaque texte donne une vision personnelle de la sirène comme du barde. C’est bien souvent lui le personnage le plus complexe et le plus analysé de ces nouvelles. Séduisant même dans la vieillesse, il représente le pendant de la sirène, le seul à lui faire entendre sa raison.

L’anthologie n’est donc que surprise.
Au premier rang, Le Chant des autres de Mélanie Fazi qui donne une version très métaphorique des deux protagonistes.
Maïa Mazaurette, nous plonge quant à elle dans le thriller horrifique, avec le décadent La Mise en pièce. Anne Fakhouri la rejoint avec ses personnages noirs et sans scrupule dans Ci-gît mon cœur.
L’amour survole trois textes de façon tantôt lumineuse (La boîte à musique), tantôt inconditionnelle (Tant que nous demeurerons ensemble), ou même post moderne et cinématographique (Au Bar des Sirènes).
Pierre Bordage choisit la tradition, Samantha Bailly la fantasy déroutante, Estelle Faye le fantastique, tandis que Thomas Geha et Régis Goddyn nous immergent dans la SF.

Comme d’habitude, cette anthologie porteuse des rêves et cauchemars des Imaginales, s’avère une vraie réussite.
C’est un plaisir de découvrir autant de textes originaux et de qualité. On aime retrouver ces personnages singuliers dans des situations inédites qui savent piquer notre curiosité.
Pourvu que cela dure ! On attend avec impatience le prochain titre de cette collection qui promet de devenir classique.


Tiphaine