En 1762, le philosophe déjà reconnu Voltaire s’est ému, et même passionné pour l’affaire Calas. En résumé cette famille protestante de la région de Toulouse a été au cœur d’un embrasement religieux ayant abouti à l’exécution de son patriarche, accusé injustement de parricide provoqué par une volonté de se convertir de son fils. Au-delà de cette affaire, qui sert d’appui aux propos de l’ensemble du traité, le philosophe se fait chroniqueur judiciaire, écrivain, ou historien et revient sur les guerres de religions et leurs impacts désastreux sur les comportements humains. Un texte qui condamne le fanatisme donc et fait malheureusement écho à des problèmes contemporains.

Et donc ce texte a logiquement été censuré par tout une partie de la société. Or, la belle publicité que s’est offerte Voltaire en en ventant les mérites auprès des grands du monde qu’il côtoyait et le sujet sensible évoqué, en ont garanti le succès éditorial. Il faut dire que la plume de Voltaire est particulièrement aiguisée et se lit toujours aussi agréablement à notre époque. L’homme de lumière maniant l’ironie ou la parodie de main de maître. Dès les premières pages de ce traité au sujet bien grave, on sourit ! Car la critique est amenée de fort belle manière et en sous entendant que l’auteur ne s’implique pas d’un côté ou d’un autre (ce qui est bien évidement faux).

Le dossier proposé permet aux élèves de troisième d’étayer leur réflexion autour de ce texte. De comprendre en quoi les métaphores animalières utilisées (cf les tigres) permettent de mieux parler de l’homme. Il n’est jamais superflu de se lancer dans les textes classiques, surtout lorsqu’ils sont intelligents et capables de pousser notre réflexion sans qu’on y crie gare. Le dossier va au-delà du travail de collégien, il pourra épauler la lecture de tout « honnête homme » désireux de s’instruire…

Tiphaine