Tout le monde connait The Crow, que ce soit pour son oeuvre originale, le comics de James O'BARR ou dans ses diverses adaptations cinématographiques (The Crow, The Crow: Salvation, The Crow : City of Angels, The Crow : Stairway to Heaven...).
Cette icone du mouvement gothique a de quoi séduire encore de nos jours. Dans cette édition définitive, présentée par James O'BARR lui-même, vous retrouverez tout ce qu'il faut savoir d'Eric. Tout y est, dans le bon ordre.

Certes la qualité du dessin est inégale tout au long des 272 pages, mais s'explique par la longévité du travail de James O'BARR. Les premières planches furent réalisées en 1981!
Que de chemin parcouru depuis. Et surtout quel personnage.
Dans toutes les soirées gothiques, il y au moins une personne qui porte un manquillage qui évoque Eric Draven. Il faut bien reconnaître qu'Eric a de quoi faciner. Bien qu'en proie à une terrible souffrance, il peut assouvir sa vengeance, sans qu'aucun obstacle ne se mette en travers de sa route. James O'BARR n'utilise aucun rebondissement, la voie d'Eric Draven est linéaire, simple, efficace et mortelle pour ses ennemis. Qui n'a jamais rêver de pouvoir faire souffrir ceux qui les ont meutri précédemment? C'est ce qu'incarne Eric, cette énergie destructrice, qui ne devrait pas exister, qui n'aspirait qu'à un bonheur simple et discret, jusqu'à cette terrible rencontre.

L'alternance des scènes de douce romance à l'époque où Eric vivait dans l'insouscience avec Shelly, et celles où il refroidit la bande de violeurs et leurs sbires, donne un rythme très particulier à The Crow. Comme si vous vous promener sur une rose en alternant les passages entre les délicats pétales et les douloureuses épines. A moins que l'ensemble ne soit que souffrance. Car se souvenir des si agréables moments de vie avec Shelly est une véritable torture pour Eric. C'est se rappeler à quel point elle était présente, aimante, unique et vivante. Tout ce désespoir nourrit l'envie de revanche d'Eric. La beauté de leur union trop vite anéantie est une raison parfaitement valable à l'explosion de sa violence.

Et malgré tout cela, Eric n'est pas un tueur sanguinaire, qui massacre sans discernement. Il suffit pour s'en convaincre de voir comme il tue Fun Boy.
Eric est devenu un justicier. Il ne cherche pas pour autant à aider la Terre entière. Il élimine ceux qui sont responsables de son malheur. Il est l'âme égarée, qui n'a pas encore passé la rivière pour trouver le repos éternel. Mais comment être en paix lorsque l'on voit aux derniers instants de sa vie, sa copine se faire violer et tuer? La rage qui monte en Eric explique que son esprit ne puisse que revenir hanter ses meurtriers.

The Crow est une oeuvre radicale, belle, qui éveillera en vous un souvenir, peut-être, une envie ou un regret. Quoiqu'il en soit, vous vous retrouverez dans Eric. Vous l'accompagnerez, vous le soutiendrez. Et lorsqu'il trouvera enfin l'appaissement, vous serez aussi soulagé.

The Crow est un conte moderne devenu un classique. Cette édition définitive se devait d'exister. Elle peut désormais vous appartenir. A vous d'apprivoiser The Crow.