Skinner Sweet, bandit sans foi ni loi, œuvre dans la jeune Nord Amérique de la fin du XIXème siècle. Peu sympathique et plutôt tête brûlée, il finit par se faire tuer.
L’histoire s’arrêterait là si son meurtrier n’était pas un vieux vampire de la source européenne.
Après quelques aléas, Skinner va en effet pouvoir renaître sous la forme d’un mort vivant aux longs crocs. Mais sa « chance » dépasse de loin cette seconde « vie ». En effet, l’impétueux bandit, est issu d’une mutation. Il est le premier vampire a pouvoir se déplacer sous un soleil éclatant à la grande colère de ses homologues européens. Si il possède une faiblesse, il va falloir la découvrir. En attendant, monsieur créé bien des tensions au sein des confréries de morts vivants. Il se paye le luxe d’engendrer un rejeton possédant les mêmes caractéristiques que lui. Pearl Jones, jeune starlette hollywoodienne se débrouillera-t-elle aussi bien que son aîné ? Nous allons le découvrir dans ce premier volume de American Vampire.

Autant le dire de suite : je suis devenue une fan inconditionnelle de Skinner après moins d’une dizaine de pages. American Vampire est LE comics qu’il me fallait, LA lecture ultime de cette année.
Avec ses personnages aussi pourris que charismatiques, ses décors de l’ouest américain et des débuts du cinéma, ses violentes attaques vampiriques et un scénario vraiment percutant, ce premier tome nous tient en haleine de bout en bout.
Le concept sort du lot de bluettes où le vampire est dénaturé. Le monstre sort ici grandit et expose toute son horrible puissance. Si cette aventure est possible, c’est avant tout parce que les scénaristes la calque sur l’Histoire de Etats-Unis. On revit donc le vingtième siècle US sous le jour d’un héros fort et inoubliable, un vampire mutant qui nous fait traverser les grandes étapes de la construction de son pays.

Le dessin est splendide, envoûtant aussi bien qu’effrayant. Les covers incroyablement parlantes. Les personnages sortent littéralement des cases lorsqu’ils combattent et nous sommes parcourus de frissons lorsqu’ils étalent ainsi leur agressivité. Tous les angles et points de vues sont utilisés ce qui renforce notre impression de mouvement perpétuel et fait bouillonner l’adrénaline.
Décors et costumes sont aussi bien soignés fin XIX que dans les twenties.
A la fin de l’ouvrage, on retrouve les couvertures alternatives et celles de chaque numéro non collecté. On profite aussi de quelques croquis originaux des personnages.
Pour parfaire notre compréhension du monde de American Vampire, on peut aussi se plonger dans le prologue de Stephen King ou la postface de Snyder.

Rien à jeter dans cet excellent comics. Cerise sur le gâteau, les éditions Urban Comics proposent une sortie conjointe des 3 premiers volumes. Ne boudez pas votre plaisir et plonger vous dans une vraie bonne BD vampirique !