Un comics d'Alan Moore est toujours un régal.
Lorsqu'en plus il décide de rendre hommage à H P Lovecraft, c'est encore meilleur.

Alan Moore a choisi de mettre en scène plusieurs protagonistes hauts en couleur.
Tout commence avec l'agent Sax. Il enquête sur une série de meurtres sanglants commis par des personnes qui n'ont aucun lien entre elles.
Pourtant les victimes se retrouvent toujours dans le même état.
Cela va l'amener à se pencher vers nouvelle drogue: l'aklo.

Cela le mène dans une boite gothico-punk, le Zothique. Où le groupe Les chats d'Ulthar se produisent régulièrement. S'y trouve le dealer du groupe, un certain Johnny Carcosa. C'est alors que les choses sérieuses vont commencer pour l'agent Sax. Son expérience va changer sa vision du monde à tout jamais.
Comme vous pouvez vous en douter, on n'approche pas de Chtulhu impunément.
Mais le meilleur ou le pire (à vous de choisir) n'est pas encore arrivé.
Il vous reste encore à rencontrer les agents Brears et Lamper, qui vont être à leur tout confrontés à l'horreur.

Alan Moore a toujours des idées surprenantes et biscornues. Elles sont en parfaite harmonie avec l'univers de H P Lovecraft. Il sait comme peu d'auteurs faire monter l'horreur en douceur, jusqu'à un paroxysme à la limite de l'insupportable et de l’inadmissible. Et pourtant cela était bel et bien nécessaire.
Le choix de découpage pour le dessin de Jacen Burrows est très marqué.
Les premiers chapitres sont tous en hauteur, avec des cases verticales qui scindent la page en deux. Cela donne beaucoup de profondeur au dessin. Et la répétition du découpage transmet un coté hypnotique à la lecture.
Puis sur la seconde partie de l'histoire, le découpage devient horizontal. Changement de rythme, changement de narrateurs, mais toujours la même ambiance lourde et poisseuse. Vous n'en finirez pas de vous enfoncer en eaux troubles, jusqu'à perdre pied. A moins que vous réussissiez à tenir jusqu'au moment où vous pourrez toucher le fond pour vous projeter vers la surface de nouveau. Mais rien n'est moins sûr, car les ténèbres sont imprévisibles. Et surtout ses créatures ne pensent pas et ne réagissent pas comme nous.
La représentation qu'en fait Jacen Burrows est très frappante. Il est très méticuleux et soigné. Là où certains ne font qu'esquisser une silhouette dans le brouillard ou la pénombre, Jacen Burrows expose les créatures en pleine lumière. Nous obligeant à nous confronter à l'indicible. Un choix radical qui vous marquera à tout jamais.
Neonomicon est une oeuvre bouleversante, dérangeante. A conseiller à tous les amateurs de fantastique.