Maori, 1 : la voie humaine Année de sortie : 2013

Auteur : FEREY Caryl/CAMUNCOLI Giuseppe
Editeur : Ankama



Collection : Hostile Holster
Album cartonné/64 pages couleurs
Date de parution : 10 octobre 2013
ISBN : 978-2-359-10367-0

L’inspecteur Jack Keru se remet difficilement d’une rupture sentimentale. Sa vie se limite donc à des rêves d’amour brisés où son seul compagnon est un chat dont il ne veut pas admettre l’amitié, et à un travail zélé qu’il exerce auprès de son unique ami dans la vraie vie, le médecin légiste.
Une nouvelle enquête le mène vers le corps inanimé d’une jeune fille, trouvé sur une plage d’Auckland. Tout se complique avec l’identité de la victime, la fille d’un des candidats aux élections, celui qui est le plus fortement ancré dans la culture Maorie.

Carel Férey est un habitué du polar « anthropologique ». En plus d’avoir reçu de nombreux prix pour ses romans, il voit la sortie en cette fin d’année 2013 d’une adaptation cinématographique d’une de ses œuvres, Zulu.
Maori est son premier essai en tant que scénariste BD.
Deux choses ressortent immédiatement de cette première expérience : d’une part, Carel Férey est décidément doué pour instaurer une ambiance. D’autre part, son imprégnation de la culture Maori à travers des voyages, lui permet de détailler des événements et des personnages qui sonnent à la fois justes et exotiques.
On regrette néanmoins quelques difficultés narratives produites par la voix off. Celle-ci alourdit singulièrement le texte. Mais surtout se montre redondante par rapport au dessin.
En clair, Carel Férey se révèle trop bavard. A mon avis, un défaut d’écrivain habitué à poser des décors, des actions sans s’appuyer sur une illustration.

Quant au dessin de Giuseppe Camuncoli, il étale ses personnages taillés à la serpe dans un fourmillement de plans. On a l’impression que tous les angles possibles ont été utilisés dans les cases, ce qui exerce sur le lecteur une certaine fascination, tout à fait appropriée à l’histoire. Des couleurs sombres et un parti pris graphique dynamique rendent donc ce début de diptyque percutant malgré sa narration parfois traînante.

Au final, ce début de série n’est pas d’une grande originalité malgré sa localisation en Nouvelle Zélande. On apprécie l’ambiance mais on ne se prend pas totalement au jeu, sans doute à cause d’une surabondance textuelle.
Le plaisir reste celui d’un polar classique, plaisamment construit qui se déroule au-delà de frontières archi battues.


Tiphaine