1936. Metropolis, mégalopole sans pareille se dresse sur une Europe en paix. Melting pot artistique, architectural, philosophique et humaniste, la cité entretient aussi une face obscure de comploteurs en tous genres.
L’inspecteur Gabriel Faune vit la ville d’une manière étrange. Il en connaît les recoins, les itinéraires par cœur. Découvert bébé le jour même de l’inauguration de Metropolis, il en est le symbole et le protecteur.
Mais quelques troubles de la personnalité accompagnent son lien avec la ville. Heureusement, le docteur Freud le suit depuis ses douze ans. D’ailleurs le psychanalyste s’avère un expert fort utile auprès de la police pour résoudre certaines enquêtes épineuses.

Eternelle belle époque et croisement des arts franco-allemand, l’imposante cité étale ses gratte-ciels et ses hôtels art déco sous nos yeux ébahis. Les décors développés par Stéphane De Caneva sont somptueux et réellement à la hauteur de l’ambition descriptive de Serge Lehman. Les costumes, notamment les tenues féminines se révèlent particulièrement réussis.

Vibrant hommage à l’Expressionnisme (notamment celui du cinéma allemand avec Fritz Lang et G.W. Pabst), Metropolis tient à la fois de l’uchronie et du thriller fantastique.
Les personnages (toute ressemblance avec la réalité est assumée) sont impeccablement construits et tiennent leur rôle à merveille.
On commence avec un héros torturé qui voit la ville se métamorphoser sous ses seuls yeux sans que personne ne note la moindre modification architecturale. On se plonge très vite dans une spectaculaire double enquête. On rencontre des femmes à la personnalité bien trempée. Les psychoses vont bon train.
Et Metropolis reste bien évidemment le personnage central de cette série annoncée en quatre tomes et dont le second opus paraîtra à la rentrée 2014.

Une excellente nouvelle série SF où la puissance de la mégalopole n’a d’égale que l’intensité de la folie de ses habitants. A lire absolument.

Tiphaine