Collection Contrebande
96 pages Noir et blanc
Date de parution : 5 février 2014
ISBN : 978-2-7560-5038-6
Cette nouvelle parution autour de The Crow fait suite à la parution de l’œuvre originelle de James O’Barr, il y a un peu plus d’un an, toujours aux éditions Delcourt (lien chronique The Crow).
Vous allez retrouver avec les Midnight Legends 3 courts récits. Le premier Pas de quartier est scénarisé par Jerry Prosser (lien wikipedia) et dessiné par Charlie Adlard (principalement connu pour son dessin dans Walking Dead lien site officiel). La couverture est quant à elle réalisée par Kyle Hotz. Viendront ensuite, The Crow – Sang et Fumée par John Vance et Alexander Maleev, puis The Crow – Temps Mort par John Wagner et Alexander Maleev. Pour ce qui est de James O’Barr, il prépare, en tant que scénariste The Crow – Le Scalp des loups à paraître en septembre 2014.
En ce qui concerne ce 1er volume des Midnight Legends, disons que je reste sur ma faim. Je ne peux pas dire que ce soit un mauvais comics, car le scénario est bien travaillé et le dessin soigné. Mais tout de même j’ai été habitué à bien mieux surtout de la part de Jerry Prosser.
Je vais commencer par le bon côté des choses : le dessin de Charlie Adlard. J’apprécie beaucoup de voir ce talentueux dessinateur britannique s’attaquer à autre chose que des zombies, même s’il ne fait pas que ça bien sûr. Cette fois, son trait est fin. Pour autant, il reste chargé. La finesse des coups de crayons est compensée par leur nombre. Comme si la folie vengeresse du personnage s’était emparée du dessinateur. Comme si ces traits de crayons étaient autant de larmes versées sur la dépouille des victimes innocentes.
Comme à son habitude, la mise en scène est dynamique. Avec des expressions du visage très expressives. Rien que pour cela, la lecture de The Crow Midnight Legends vaut le coup.
Le mauvais côté des choses : le scénario.
L’histoire est convenue. Tout est évident dès le départ. Tout le monde (ou presque) connaît la légende de The Crow, que ce soit pour avoir lu le comics ou pour avoir vu une des adaptations cinématographiques (de qualités inégales). Nous allons assister à un meurtre et l’une des victimes va revenir se venger, accompagnée par un corbeau.
Tout l’intérêt de cette légende, c’est l’émotion, les sentiments, le romantisme noir qui y est associé. Malheureusement dans Midnight Legends – Pas de quartier, il n’y a rien de tout cela. Nous avons bien un couple marié qui se fait assassiner alors qu’il part en voyage de noce, mais il y a un manque évident d’empathie pour ce pauvre couple (Michael et Jan).
Ensuite, lorsque Michael est ramené à la vie, il est prisonnier de la malédiction qui le frappe. C’est comme s’il accomplissait à contre cœur sa vengeance. Sa tentative de suicide en est un exemple. L’idée est intéressante, mais pas assez bien développée. Michael aurait du être bien plus torturé, au lieu de cela, il accepte comme un chien docile, le fait qu’il doive aller faire la peau à ceux qui ont pris sa vie.
Et que dire des agresseurs ? Qu’ils n’ont aucune consistance par exemple. Surtout pour Darryl, qui purge sa peine de prison sans dénoncer son complice (quel manque d’originalité) et qui lorsqu’il tombe face à face avec Michael ne trouve qu’une seule chose à dire : « Pardon ». Quel intérêt dans ces conditions d’accomplir une vengeance, lorsque l’on sait d’avance que cela reviendra à créer une nouvelle victime, qui à son tour pourrait bien revenir d’entre les morts, accompagnée d’un corbeau ?
Mais ce qui m’a le plus agacé, ce sont ces flash-backs qui refont vivre l’histoire à travers les yeux d’un autre personnage. En toute honnêteté, cela donne l’impression que Jerry Prosser n’a pas fait d’effort. Dommage.
En résumé, l’histoire ne vaut pas grand-chose, mais le dessin de Charlie Adlard vaut le coup d’œil. Et c’est une aventure de The Crow, « personnage mythique » s’il en est. A lire donc.
Xavier |