Anthologie/356 pages
Illustration de couverture :Zariel
Date parution : 26 mai 2014
ISBN : 979-10-92349-05-4
Sommaire
Un beau mariage, Frédérique Lorient
Freaks , Cualli Carnago
Outlaw , Frédéric Czilinder
Mille canines, Sarah Dunkel
Chaney, Julie Conseil
De mortuis, Laurent Pendarias
Du debriefing zombiesque en 7 étapes, Fabien Clavel
Ces jours qui se suivent..., Nassim Ben Allal
L’Étiquette, Mathilde Gervaisot
Ceux qu’on caillasse, Vanessa Terral
Accro, Alexandre Ratel
Catharsis 2.0, Guillaume Guike Lemaître
Le Jugement, Gabriel Vidal
Zombie, zombie, zombie... Boom !, Li-Cam
Darach, Valentin Vergès
Jusqu’à ce que la mort, Benoît Giuseppin
Moi, Zombie, Jean-Pierre Andrevon
Les zombies ont toujours le vent en poupe. Griffe d'encre a choisi de leur rendre hommage avec ce recueil de nouvelles dirigé par Emmanuel Beiramar.
Comme souvent chez Griffe d'Encre, il y a eu un appel à textes plusieurs mois avant la parution de l'anthologie. Pour un petit rappel des contraites d'écriture : lien ici
Après une sélection que nous imaginons bien difficile, voici un nouveau pavé à ajouter à votre bibliothèque. Avec ses 356 pages, vous pourrez dévorer pas moins de 17 textes, avec des auteurs plus ou moins connus pour avoir déjà eu le plaisir d'être publié chez Griffe d'Encre.
Le thème est assez large: "Zombies et autres infectés". C'est la raison pour laquelle, vous allez avoir droit à des versions très alternatives de vos morts vivants préférés. Vous allez vous retrouvez à la place des victimes, des tueurs de zombies ou des zombies. Mais quel que soit le texte, la situation ne sera jamais confortable. Et le plus intéressant, c'est que les origines de la maladie, pandémie, catastrophe (appeler cela comme vous voulez) sont différentes d'un texte à l'autre.
Voici une présentation de quelques unes des nouvelles que nous retrouvez dans "Zombies et autres infectés"
Frédérique Lorient "Une beau mariage": Il s'agit d'un très court récit sur les conditions d'organisation d'un mariage alors que l'humanité connaît une invasion zombie !
Simple et efficace, le texte va à l'essentiel. Comme si l'auteure était prise dans le même état d'urgence que ses personnages qui tentent de survivre, au milieu de tout ces morts-vivants qui n'en finissent pas de vouloir les dévorer.
Cualli Carnago "Freaks": C'est une bonne combinaison de zombies-movie et de teen-movie. Vous ne pouvez pas éviter les relations entre les lycéens d'un établissement américain qui fleure bon les clichés. Avec d'un côté ses pompom girls et ses joueurs de football américain populaires et de l'autre les ratés. Ces deux groupes se croisent, s'affrontent. Et ce sont toujours les mêmes qui s'en tirent avec les honneurs.
Mais en cas d'épidémie zombie, la mort se moque des origines sociales ou des cotes de popularité!
Nous retrouvons notre égalité la plus absolue face aux zombies : nous ne sommes que des morceaux de viande à dévorer.
Une explication un peu différente des origines de l'épidémie zombie avec "Freaks". Si certains passages sont convenus, le tension qui s'installe au fur et mesure des paragraphes à son petit effet. Avec une fin percutante comme il se doit. Un bel hommage au genre à la sauce moderne.
Fabien Clavel "Du débriefong zombiesque en 7 étapes":
Mais que faire des zombies après une catastrophe? Pourquoi ne pas tenter de discuter avec eux?
Et si être un zombie n'était qu'un état psychologique, une réponse à une exposition à un stress extrême ?
Nous allons découvrir une équipe qui va appliquer un protocole en 7 étapes, pour tenter de réhabiliter un spécimen infecté. Le problème c'est que la catastrophe qui a provoqué la "zombification" engage la responsabilité de l'État. Ce qui n'est pas acceptable (l'Etat ne doit pas être critiqué...). Cela va créer des tensions autour du patient, qui sont autant de parasites au bon déroulement du protocole.
Un autre problème va se poser: comment traiter un zombie alors que la première barrière est celle de la communication. Est-ce qu'il comprend ce qui se passe? Est-ce que nous comprenons ce qu'il essaie de nous dire?
C'est sur un ton qui mêle révélation horrifique et édifiante, avec une dose d'humour noir et décalé, que Fabien Clavel vous propose d'assister à ces séances de travail qui sont toutes un fiasco retentissant.
Il faut dire que les mêmes incompétences qui ont empêché de prévenir la catastrophe zombie se retrouvent dans ce groupe qui tente d'y apporter une solution. En résumé: C'est perdu d'avance. Et tant mieux...
Vous allez voir le navire sombrer, lentement mais sûrement. Avec en toile de fond, une double critique. D'une part celle de notre société et de son organisation politique qui est responsable de tout, mais coupable de rien. D'autre part les mesquineries et pseudo revendications des individus, qui n'arrivent jamais à voir plus loin que le bout de leur nez et restent focalisés sur des détails insignifiants.
Avec ce texte qui utilise le problème zombie comme prétexte, Fabien Clavel vous fera vous interroger sur vous-même et sur les politiques qui vous gouverne.
Un texte intelligent qui évite les clichés et sort des sentiers battus.
Li'cam "Zombie, zombie,zombie...Boom":
Un texte étrange pour Li'cam.
Nous sommes au milieu de nulle part. En compagnie d'un survivant à une épidémie de zombie d'un genre différent. L'origine de la maladie est une psy-bomb, les blessures sont infligées lorsqu'un être humain se retrouve face à un réseau d'information. Autant dire que si ce genre d'arme existait de nos jours, nous serions tous avec une épée de Damoclès au dessus de notre tête. Les zombies sont une nouvelle fois utilisés comme critique de notre société avec nos écrans de télévision, d'ordinateur, de smart phone et autres tablettes toujours allumés. Toujours connectés pour être au courant de la dernière nouvelle, toujours avides du dernier potin. Nous nous nourrissons d'images, de flash info. Et sans prendre le temps de la vérification, de la réflexion, nous propageons le terrible virus sous toutes ses formes. Ne parle-t-on pas de vidéo virale lorsqu'une vidéo débile fait un buzz incroyable sur la toile, nous abêtissant devant des images de lolcat... Nous réduisant à l'état de zombie, l'oeil vide, coupé du monde, ne nous exprimant que par des mots qui n'en sont pas : lol, mdr, wtf...
Cette nouvelle de Li'cam a pour objectif de vous faire prendre conscience de votre existence. Libérez vous et continuez de vivre, comme tout être humain digne de ce nom. Et pas comme des zombies qui restent scotchés devant un écran à absorber des images.
Mathilde Gervaisot "L'étiquette" : ce texte vous propose de suivre la vie assez banale d'une zombie d'un nouveau genre. La pandémie a frappé il y a quelques années. Les hommes se sont organisés. La menace est désormais sous contrôle : les zombies les plus dangereux ont été supprimés. Les autres doivent suivre un traitement quotidien et pointer tous les matins auprès des services sanitaires pour s'assurer qu'une seconde vague d'épidémie n'aura pas lieu. Vous allez découvrir Nora, jeune secrétaire zombie, qui doit supporter l'étiquette qui est la sienne: elle est infectée.
Dans un style simple Mathilde Gervaisot nous offre une tranche de vie de cette zombie moderne et active. L'analogie avec les personnes atteintes du VIH est un peu trop claire pour que le côté fantastique du récit prenne véritablement le dessus. Dommage car la détresse d'un personnage de Nora est très bien décrite. L'exclusion et la stigmatisation qu'elle subit sont très poignantes.
Si ce texte n'est pas exempt de tout reproche, la qualité l'écriture de Matilde Gervaisot nous donne envie de suivre ses prochaines publications.
Sarah Dunkel "Mille Canines":
votre lecture va être rude, brutale et sanglante. Vous serez plongez au coeur du quotidien d'une surivante. Les zombies sont là, moches, visqueux, puants. Les hommes aussi, les pillards, les autres qui tentent de survivre quoiqu'il en coute. Vous allez connaître l'horreur de ce qui se passe quand la vie d'un être humain n'a plus aucune valeur. Où la seule question est de savoir ce qu'il faut faire pour vivre une journée de plus que son voisin.
Sans concession, le style de Sarah Dunkel va vous remuer les tripes. Si vous pensez trouver un échapatoire, il faudra attendre une autre vie, car en territoire zombie, le repos n'existe pas, à moins d'être éternel. Et encore, rien n'est moins sur.
"Mille Canines" est un très bon récit sur ce qui est la plus horrible des vérités qui s'impose en cas d'invasion zombie: l'homme est un loup pour l'homme.
Une nouvelle qui vous marquera.
Nous souhaitons avoir piqué votre curiosité avec la présentation de ces 6 textes. Il vous en reste 12 autres à découvrir dans le recueil Zombies et autres infectés.
N'hésitez pas à y jetez un oeil.
Un dernier conseil: faites attention, en tournant les pages, à ne pas vous faire mordre le bout du doigt...
Xavier |