Tellos est un multivers fantaisiste où se côtoient pirates, hommes tigres, renards chapardeurs, elfes, lutins, dragons débonnaires mais aussi de terribles forces du mal dominée par leur maître Malesur.
A l’heure où débute l’histoire principale ces forces du mal gagnent irrémédiablement du terrain jusqu’à menacer l’ensemble des mondes de Tellos. Heureusement, un jeune garçon porte sans le savoir la solution en lui. Jarek est en effet un élu, capable de catalyser les forces de ses amis autour de lui pour tenter de mener à bien sa mission de sauvetage de Tellos.
En dépit des dommages collatéraux, il mettra tout son courage et celui de ses alliés au service de cette ultime épreuve.

Quel plaisir de retrouver Tellos dans cette intégrale en français, agrémentée de galerie de couvertures et d’un carnet de croquis. En sus de l’histoire principale, on découvre plusieurs nouvelles annexes explicatives et un épilogue écrit par le scénariste. Bien malheureusement, il promettait une suite prochaine à Tellos dans ce texte, ce qui n’a pu se faire pour cause du brusque décès quelques semaines plus tard du génial dessinateur Mike Wieringo.

15 ans et pas une ride pour cette série qui nous avait déjà enchantés à sa sortie ! C’est une histoire épique de fantasy classique avec un élu qui combat les forces du mal. On peut y voir un parallèle avec nombre de séries fondatrices comme Le Magicien d’Oz, Le Seigneur des Anneaux ou Alice au Pays des Merveilles qui sont carrément cités dans une case en fin d’aventure, j’y ajouterai également The Princess Bride. Cette histoire imaginaire retombe clairement sur ses pattes avec une surprise de taille en cours d’aventure, ce qui la rend encore plus attachante. Parallèlement au récit principal, les auteurs souhaitaient développer nombre d’aventures autour des différents mondes de Tellos. Ils n’en n’ont hélas pas eu le temps.

Le dessin de Mike Wieringo vit de façon extrêmement dynamique. Ainsi il offre au lecteur des scènes particulièrement rythmées comme cette course-poursuite dans les conduits d’évacuation d’eau de la ville qui fait penser à un jeu video. Ou encore les chutes aériennes des différents personnages qui se rattrapent toujours in extremis. Le character design est très bon lui aussi. On peut d’ailleurs voir quelques évolutions intéressantes grâce au carnet de croquis en fin d’ouvrage et surtout aux prologues et autres préludes graphiques qui montrent par exemple que Rikk n’était à l’origine pas un renard.

Tellos est un des exemples de ce que la bande dessinée américaine fait de mieux. Je suis absolument inconditionnelle de cette série trop tôt orpheline de son dessinateur et pense que nombre d’entre vous ne pourront qu’être enivrés par ce comics magique !