Album cartonné/264 pages couleurs/jaquette
Date de parution : 28 avril 2016
ISBN : 9782370560445
Tout le monde connaît Fight Club, si ce n'est le roman de Chuck Palahniuk, son adaptation cinématographique de David Fincher (1999).
Le personnage schizophrène de Sebastian/Tyler a marqué toute une génération.
Vous pensiez que l'histoire était terminée, que le calme était seul maître à bord du cerveau de Sebastian ? Quelle erreur!
La preuve se trouve sous vos yeux avec cette bande dessinée Fight Club2.
Au scénario Chuck Palahniuk, au dessin Cameron Stewart, les couvertures ont été réalisées par David Mack (Kabuki, Daredevil...).
Quelle folie que ce concept de Fight Club… je suis bien conscient que la règle numéro 1 est de ne pas parler du Fight Club, mais je prends le risque...
Sebastian est devenu un petit homme sans envergure ni ambition. Employé de bureau transparent, sans ambition ni projet, tellement ennuyeux depuis qu'il prend ses cachets qui le clouent dans la réalité.
Mais tout le monde ne l'entend pas de cette façon, à commencer par Marla qui aime l'action et fréquenter les cercles de maladies incurables. Leur vie de couple modèle avec leur fils ne lui plaît pas, elle aime l'action et la folie de Tyler. C'est la raison pour laquelle elle a trafiqué les médicaments de Sebastian, afin de remettre du piment dans sa vie. Le problème ou l'avantage, c'est qu'elle n'est pas la seule à souhaiter côtoyer Tyler. D'ailleurs, il est surprenant de voir le nombre de personnes qui connaissent Tyler, alors qu'il n'est plus sur le devant de la scène depuis plusieurs années. À moins que...
Je ne peux pas vous en révéler d'avantage, il en va de mon intégrité physique et mentale...
Fight club 2 va vous faire plonger dans les abysses tortueux de Sebastian/Tyler. Rien ne vous prépare à ce qui existe déjà. Lever le rideau sur une situation qui est un véritable voyage en enfer ou au paradis selon les points de vue. Disons que seuls les membres du Fight Club y trouveront du plaisir, et sans vous donner de chiffres précis, je peux vous dire qu'ils sont légion.
La première question qui doit vous venir à l'esprit est : pourquoi avoir choisi le médium de la bande dessinée au lieu du roman ?
Je trouve l'idée très bonne et le résultat à la hauteur. Ainsi, Chuck Palahniuk donne une représentation graphique de ses personnages différente de Edward Norton et Brad Pitt. Une façon de reprendre possession de son oeuvre tout en acceptant d'en avoir perdue la pleine propriété. Ce n'est pas du cinéma, il y aura moins de lecteurs que de spectateurs, mais la censure est bien moins importante pour ne pas dire absente (ce qui permet de retrouver une scène coupée du film page 256). Et sans liberté, pas de Fight Club. Il suffit de voir la mise en abîme qui vous est proposée dans Fight Club 2 où nous voyons intervenir Chuck Palahniuk, lorsque le film de David Ficher est évoqué...
Tout est fait pour vous perdre à chaque instant : rêve, délire ou réalité ? Qui contrôle qui, jusqu'à quel point est-on dans le jeu? Les informations transmises sont-elles exactes ?
Comment Chuck Palahniuk peut-il s'y retrouver au milieu d'un tel labyrinthe voire même de multivers cérébraux.
Rien n'est figé, rien n'est impossible. Tyler Durden veille au grain toujours présent que ce soit en arrière plan camouflé dans l'ombre ou dans les flammes, ou bien en pleine lumière sur le devant de la scène. Il semblerait qu'il ait été là depuis le début. Cela vous inquiète ou vous excite?
Le dessin de Cameron Stewart colle à l'ambiance de Fight Club, un trait droit et anguleux, aussi sec qu'un uppercut. Avec ce qu'il faut de petits traits pour ne pas paraître trop propre, comme une cave nettoyée après un duel où vous pouvez encore voir quelques tâches d'hémoglobine.
Les teintes de couleurs vous donnent aussi des indices pour savoir avec qui vous vous trouvez entre Sebastian et Tyler, même s'il ne faut pas toujours vous fier à vos yeux à la lecture de Fight Club. Cameron Stewart, sait aussi changer son style pour donner du relief au récit ( P.134-135, p. 165...) avec les très belles pleines pages qui ouvrent ou clôturent les chapitres (p55, p.131).
Pour ce qui est des couvertures vous pourrez toutes les retrouver en galerie à la fin de cet ouvrage. Nous admirons depuis longtemps le travail de David Mack. Ce véritable génie nous épate une fois encore. Toutes ses idées sont excellentes. Énigmatiques et parlantes à la fois, personne ne peut arriver à son niveau. Pour autant les couvertures alternatives valent aussi le coup d'oeil, par exemple celle de Lee Bermejo pour le chapitre 1.
En bonus, vous aurez également droit à une fin alternative du roman Fight Club. Je vous laisse apprécier cette version, dans rien dévoiler.
Avec Fight Club 2 Attendez vous à un feu d'artifice où les pétards sont remplacés par des ogives thermonucléaires!
Xavier |