Si vous suivez la série Spawn depuis ses débuts, vous savez qu'ils a revêtu différentes formes, que plusieurs séries existent, qui se déroulent à différentes époques, sans parler des spins of.

La série « Renaissance » a le mérite de nous annoncer le retour de Al Simmons. Le scénario est assuré par Paul Jenkins et Todd Mc Farlane, le dessin par Jonboy.
En toute honnêteté, j'ai suivi Spawn sur les périodes Todd Mc Farlane, Greg Capullo et Angel Medina, en passant par les séries « The Dark Ages » et « Hellspawn » avec Ben Templesmith. La représentation graphique de Spawn proposée par Jonboy m'a un peu surpris au début surtout parce que nous voyons sa tête humaine. Après quelques pages, tout rentre dans l'ordre et nous voilà reparti avec notre héros habituel. La phase d'adaptation est passée, l'aventure bat son plein.
Jonboy possède un style bien à lui, très acéré. Le trait est net, franc, vif. Il est également précis. Et rien n'est à redire. Que ce soit sur un visage humain, un monstre ou un décor, tout est bien en place. Action statique pour un gros plan sur un lit d'hôpital ou en pleine action lorsque Spawn affronte quelques démons à grands coups de griffes, Jonboy a toujours le dessin adéquat pour donner du rythme ou une respiration à la lecture.

Côté scénario, Paul Jenkins et Todd Mc Farlane ne sont plus à présenter. Les voir travailler ensemble est un gage de qualité. Rien n'est laissé de côté. Le récit est bien ficelé de la première à la dernière case.
Le découpage est changeant entre les pages. De cette façon l'oeil ne sait jamais à l'avance où se poser. C'est la mise en scène qui vous guide avec des personnages qui sortent des cases, des cases qui se cannibalisent les unes les autres, se superposent... Vous allez en prendre plein les yeux.

Pour ce qui est de l'histoire : le thème éternel du combien entre Dieu et le Diable. Classique bien sur, et bien exploité.
Al Simmons souffre sur sa croix. Il pensait rester ainsi pour l'éternité, mais Dieu a une petite idée derrière la tête et une mission pour Al. Mais il faut pour cela que Al redevienne Spawn. Avec quelques arguments bien trouvés, c'est chose faite. Voilà Spawn de retour dans les rues, avec une vengeance à accomplir. Qui osera se mettre en travers de sa route? Même le Violator se fait discret!
Al Simmons est revenu. Il a bien l'intention de discuter ses règles. Il est là pour en découdre, avec un bonus, une belle épée divine. Situation pour le moins inédite de voir un démon devenir l'instrument de Dieu. À moins que de cette façon Spawn ait enfin atteint le statut d'agent neutre. Mais lorsque dans l'ombre se cachent Dieu et le Diable, rien ne garantit que de longues ficelles ne soient pas à l'oeuvre pour faire danser les marionnettes.

Beau retour de Spawn avec ce premier tome, qui contient aussi un poster avec les différents représentations de Spawn de 1992 à 2016.

Xavier