Enfant, Shelby Buckman n’était déjà pas une tendre. C’est d’ailleurs après un braquage au video store qu’elle découvre l’esprit sukeban en visionnant des films de type « pinky violence ». En conséquence, pas étonnant qu’elle nomme son gang les « sukeban tribe » et qu’à 17ans elle soit devenue une petite frappe, maîtresse chanteuse et dealeuse auprès des intello branchés de New York.
Mais dans ce genre de vie, il ne faut se fier à personne. Ni conserver des secrets. Et l’on se laisse rapidement entraîner trop fort, trop loin…

Comics bien violent avec une grosse dynamique, Sukeban Turbo est donc un hommage au sous genre cinématographique japonais Pinky violence qui a émergé dans les années 70 (voir dossier détaillé en fin d’ouvrage). Ces aventures mettaient en scène des gangs en particulier les gangs féminins Sukeban, issus de mouvements de contestation dans un Japon des sixties en reconstruction.
Pas de concession donc pour ces personnages sans réel avenir qui ne savent que semer le chaos pour exister. Shelby aurait tout pour réussir sa vie, ou du moins la vivoter sans accro. Mais elle choisit plutôt la gloire des bas fonds.
En parallèle, son cousin adopté paraît moins tête brûlée. Et pourtant...

Une fois encore, Victor Santos ne fait pas dans la dentelle pour rythmer ce comics. Les scènes de violence crues sont efficaces et laisse un sentiment de malaise.
Les personnages de Sylvain Runberg s’auto détruisent et transforment leur entourage en chaos tel Atila qui piétine à cheval l’herbe et l’empêche ainsi de repousser. Cette fois, ce sont les belles mécaniques de bécanes ronflantes qui roulent sur l’asphalte… mais l’impression reste la même !

Tiphaine