Tout commence comme une sorte de rêve d'adolescents : la plus belle fille de l'école vient de quitter son copain et décide pour se venger de passer le week-end de spring break avec deux losers !
Excitation maximale pour les deux jeunes hommes. Leur maladresse est aussi à son comble, mais c'est habituel de leur part.

Le départ vers la mega-party se déroule sans problème. Mais tout dérape sur la route. Un automobiliste qui semblait en panne sur le bas côté se révèle être un assassin en quête de nouvelles victimes. L'horreur ne fait que commencer, car le déséquilibré décide de poursuivre les étudiants. Comme dans tous les récits d'horreur, le groupe va se séparer. La tragédie peut continuer. Avec ce petit plus qui fait qu'un élément extérieur va démultiplier les effets de ce qui aurait pu n'être qu'un acte isolé.
Rien ne va se passer comme prévu, même si certains vont voir leurs rêves les plus fous se réaliser. Il y a fort à parier qu'ils ne les avaient pas imaginés dans ces circonstances sanglantes.

Christophe Bec et Renato Arlem revisitent plusieurs thèmes classiques de l'horreur. Nous ne les citerons pas tous pour vous laisser un maximum de surprise lors de votre lecture.
La dimension sexuelle est bien exploitée.
Le tueur vengeur à l'arme blanche fait bien monter la tension.
Pour le reste, à vous de le découvrir.

Si rien n'est révolutionnaire dans Blood Red Lake, l'association des tous ces éléments fait son petit effet.
Il faut dire que le scénario est bien chargé en la matière. Sorte de cocktail explosif à l'hémoglobine, rien n'est laissé au hasard. Les victimes ne vont pas voir la menace, pire certaines vont s'offrir "en sacrifice" sans s'en rendre compte.

Le découpage des cases se construit sur un double rythme. Certaines pages sont très régulières, avec un bel espace pour bien marquer le temps entre chaque dessin. Et sur d'autres pages, l'action s’accélère, les cases se fondent les unes dans les autres, perdent leur démarcation… un choix graphique très habile qui a son petit effet, même si vous n'y faite pas attention.
Le dessin réaliste de Renato Arlem en noir et blanc, donne une atmosphère très classique à Blood Red Lake. Un vrai hommage aux récits et films des années 80 avec une touche de modernité.

Red Blood Lake est une sorte de digne héritier d'années de littérature fantastique-horrifique-sf.
Âmes sensibles s'abstenir, comme le veut la tradition.

Xavier