La violence proposée par Bitch Planet ne connaît aucune limite.
Les deux auteures, qui ont eu pas mal d'aide pour ce 22ème volume, continuent d'appuyer là où ça fait mal, dans cette société ultramachiste rien n'est épargné aux femmes, dès leur plus jeune âge.

L'histoire est un vrai électrochoc, mais les fausses publicités qui se trouvent entre les chapitres sont presque insupportables de sexisme. Une belle illustration de l'expression « combattre le mal par le mal ». C'est si poussé à l'extrême que cela dérange. Preuve qu'une idée peut avoir plus de poids qu'une image.

Pour ce qui est de l'histoire, la révolution en est plus que jamais en marche.
Si les décès de détenues sur Bitch Planet sont devenus monnaie courante, la dernière victime n'était pas issue de n'importe quelle famille. Les conséquences ? Personne ne les connaît et personne ne peut les prévoir, car il y a du lourd.
Nous ne vous raconterons rien qui vous gâche votre plaisir de lecture, mais sachez que si un personnage disparaît, il faut le remplacer. Et façon de parler, la mort de Meiko n'aura pas été vaine, même si rien ne la justifiait ; et qu'il ne s'agit pas d'un sacrifice mais d'un assassinat. Et le sang appelle la vengeance. À force de vouloir museler toutes ces femmes "non conformes", elles ne peuvent plus que s'exprimer qu'avec leurs poings. Ce qui n'a jamais été une bonne chose. Mais peu importe, la fin semble justifier les moyens.

Le plus fort, c'est la montée en puissance qui se déroule tout au long de ce deuxième tome. Avec un final qui est, comme vous vous en doutez, grandiose.
Rien ne sera épargné aux détenues, une fois encore. Mais le pire c'est que vous aurez la désagréable sensation que où que vous soyez dans le monde, être une femme, c'est être traité comme une moins que rien, incapable de tout. Pire, avoir une réaction normale devient une déviance, une atteinte à la dignité, un délit lorsque l'homme en a décidé ainsi, en toute mauvaise foi. Décision sans appel, avec violence si possible au passage.

Un monde atroce, que nous souhaitons ne jamais connaître. Alors autant se faire peur à la lecture de Bitch Planet, pour tout faire afin d'éviter une telle dérive de notre société.
Un plaidoyer féministe ultra agressif, sorte de prise de conscience de la dernière chance face à un monde trop souvent trop complaisant.


Xavier