Il y a dans l’univers du comics des personnages dont la rencontre est improbable. Mais quand elle se produit, c’est un véritable feu d’artifice.
Aux manettes, une belle brochette d’artistes.
Pour le scénario Alan GRANT (chapitres 1,2,3, 4, 5), John WAGNER (chapitres 1,4, 5).
Pour le dessin, vous retrouverez Simon BISLAY (chapitre 1), Cam KENNEDY (chapitre 2), Carle CRITCHLOW & Dermot POWER (chapitre 3), Glen FABRY & Jim MURRAY & Jason BRASHILL (Chapitre 4), Val SEMEIKS ( Chapitre 5).
Il fallait bien tous ces talentueux auteurs pour obtenir une mini série aussi percutante.

Même si la couverture vous annonce BATMAN – JUDGE DREDD, vous aurez droit à un JUDGE DREDD – LOBO sur la dernière histoire.
Ambiance bien rock n’roll dans ces 320 pages. Nous sommes au début des années 90, l’impertinence existe encore. La censure n’est plus omniprésente. Il est possible d’avoir un récit âpre, intelligent, qui frise la caricature pour mieux dénoncer.

La première rencontre entre le justicier de Gotham et l’implacable main de la justice de MegaCity One est une superbe entrée en matière. L’un comme l’autre se rencontrent sans l’avoir souhaité. Ils campent sur leurs positions sans réussir à faire un pas vers le compromis. Cela permet quelques très bonnes répliques. Si les deux personnages sont épris de justice, ils n’ont aucun point commun sur la façon de la faire respecter.
Le dessin nerveux de Simon BISLEY est parfait que ce soit avec les super héros ou les super vilains (Judge Death et l’épouvantail). C’est une merveille pour la rétine de voir chaque planche. La mise en scène qui respecte les cases mais à l’intérieur, c’est un véritable ouragan pour toujours plus d’énergie et d’explosion.

Dans la deuxième histoire, vous allez découvrir une confrontation d’un autre niveau entre Dredd et Batman. Vous ne comprendrez ce qui se trame vraiment qu’arrivé à la moitié de l’aventure. Une belle surprise qui remet en perspective notre perception de chaque personnage. Un bel exemple de ce que les atouts peuvent devenir des faiblesses et inversement.

« L’ultime énigme » avec cette chasse à l’homme revisitée offre un très beau spectacle avec des nombreux adversaires pour ce duo forcé de Dredd-Batman. Le Sphynx a toujours été un adversaire intéressant, il montre ses limites ici, une fois de plus (de trop ?). Une nouvelle preuve que Batman utilise aussi bien ses muscles et ses gadgets que sa cervelle pour se tirer de toutes les situations.

Une apparition du Joker était indispensable. Nous l’avons en compagnie des 4 juges de l’apocalypse. Batman est obligé de rejoindre son ennemi/alter ego sur MegaCity One pour une situation de crise maximale : toute la ville est en danger ! Dredd n’y arrivera pas seul.

Et pour finir, une rencontre entre Dredd et Lobo. Les deux personnages les plus opposés qui soient. Le contact va faire plus que des étincelles soyez-en assurés.

Ces 5 aventures auto conclusives, mais qui suivent une certaine chronologie sont un exemple à suivre en matière de comics. Un respect des personnages, avec une réappropriation par les auteurs pour produire une œuvre originale et créative qui renouvelle les personnages.

Quel plaisir immense.

Xavier