Ils sont six. Ils forment une famille atypique dans une ferme isolée de l’Amérique du Nord profonde. Ils ont cependant bien du mal à supporter cette vie ; à se tolérer les uns les autres. Car Abraham Slam, Golden Gail, Barbarlien, le Colonel Weird, Talkie-Walkie et Miss Dragonfly combattaient jadis le mal en tant que super héros reconnus. Oubliés de tous ou presque, leur ancienne vie s’est achevé lors d’un combat contre l’anti-dieu à Spiral City. Soudainement propulsés ‘Ailleurs’, ils ont perdu leur renommée et leur compagnon, le septième combattant, Black Hammer.
Alors ils survivent tant bien que mal, dans la peau de personnes qu’ils ne sont pas. Et cela n’arrange pas les névroses de certains d’entre eux…

Dans la postface, Jeff Lemire avoue qu’il adore les super héros mais que ce n’était pas trop à l’ordre du jour lorsqu’il a commencé à penser à « Black Hammer » il y a une dizaine d’années. Ici, il nous livre une grosse poignée de super héros écorchés vifs. Pas forcément avant de devenir connus comme Peter Parker ou Batman mais bien après leurs loyaux services. La question est de savoir se reconstruire, vivre une vie normale dans une bourgade banale.
Il y a aussi le souci d’être coincé dans un corps différent du sien. Dans un âge pas adapté. Cela engendre bien évidemment bon nombre de frustrations.

Par le jeu de flashes back et de réflexions introspectives des différents personnages, on passe d’un chapitre social à un versant horrifique ou à de la pure science-fiction…
Un récit aux facettes multiple qui a valu à Black Hammer un Eisner Award 2017 de la meilleure nouvelle série.
On attend la suite prévue début 2018 chez Urban Comics avec impatience pour voir comment vont évoluer ces personnages pour le moins atypiques et ce qu’il est advenu de Black Hammer…

Tiphaine