Collection : Contrebande
Album cartonné/96 pages couleurs
Date de parution : 21 février 2018
ISBN : 978-2-7560-5444-5
Nous l’avons connue Gamine, puis Femme, elle est dorénavant Mère. Mère de deux jeunes filles éprises de liberté dans cet affreux monde en guerre. Deux jeunes filles talentueuses mais recluses dans la tour d’ivoire construite par les êtres de porcelaine pour se protéger des convoitises et des attaques. Et Mère s’épuise à défendre ses « enfants », non seulement les deux jeunes filles, mais aussi toutes ses créations de porcelaine. Elle n’est qu’aigreur et n’a plus la clairvoyance de voir les désirs des autres. Et à l’heure où l’ultime assaut se profile, elle ne comprend pas qu’elle a elle-même construit sa malédiction.
Fin de trilogie très noire pour Porcelaine. Mais pouvait-il en être autrement pour cette fresque apocalyptique ancrée dans un univers steampunk où les ambiances ‘art nouveau’ font le pendant de l’industrialisation naissante?
Le caractère même de l’héroïne, très psychorigide, n’a jamais rien auguré de bon quant à son avenir. Surtout après avoir vécue dans une prison dorée avec un millionnaire créatif mais mégalomane (voir T1). Nous assistons donc ici à la fin de l’aventure. Les non dits sont révélés et le prix des mensonges se paye.
Les illustrations se montrent toujours détonantes. Avec des pleines doubles pages savamment éclatées pour nous offrir les visions multiples, et simultanées, de Mère. Les cases explosent comme le cœur des personnages ou les carcasses de porcelaine. Même au cœur des plus sordides batailles ou lors d’assassinats commandés, les dessins demeurent élégants, très stylés. Chaque détail graphique s’affirme tout en rondeur et adoucit quelque peu la dureté du scénario.
Porcelaine est une magnifique trilogie fantastique dans un monde victorien qui a basculé dans le steampunk. Le personnage central possède une force morale hors du commun même si pas du tout appropriée. L’ensemble des albums forme un tout cohérent et très puissant au niveau scénaristique. Les illustrations s’avèrent splendides. On conseille fortement !
A noter, comme pour les tomes précédents, la présence d’un carnet graphique en fin de volume pour la première édition.
Tiphaine |