Glory représente le parfait exemple de l’impossibilité d’échapper à son destin. Ou en tout cas de combattre le moule de la mondialisation occidentale et toute la pourriture qui va avec. C’est une jeune femme dynamique, pétillante qui a été élevée en nomade par ses parents routiers et qui a trouvé une « famille » au sein des autres nomades de la route. Mais même en se tenant à l’écart de la société de consommation, les drames les ont rattrapé. Glory a perdu sa mère dans d’horribles circonstances et Red, son cher père, est atteint d’un cancer qu’il ne peut soigner faute de moyens financiers. Alors, Glory décide qu’elle trouvera coûte que coûte cet argent, employant ses talents de pilote de course mais pas que. Elle ne se doute pas d’où elle va mettre les pieds…

Dès l’ouverture des premières pages, on se sent comme couvert de la poussière rouge des canyons et on paraît entendre ronfler les moteurs. Mais avec Rick Remender, il ne faut pas s’attendre à une gentille petite histoire de courses automobiles avec la nostalgie des fifties/sixties. Donc Death or Glory est un thriller âpre et crado qui dénonce le consumérisme, l’appât du gain et l’égoïsme de l’humanité en général. L’héroïne est d’une naïveté déconcertante quand on voit les actions dont elle est capable pour tenter de s’en sortir. Et ça la rend diablement attachante. Ce qui fonctionne également c’est que rien n’est ni tout rose ni tout noir (même si on s’en approche plus). Cela rend le récit cruellement crédible et provoque forcément l’empathie.
Le Frenchie Bengal aux illustrations retranscrit les ambiances d’une main de maître et nous accroche d’autant plus au récit.

Un démarrage sur des chapeaux de roues pour ce très bon comics.

Tiphaine