Nombre de pages : 560 N&B
Date de parution : mai 2011
ISBN : 978-2-36328-089-3
Vous aimez les histoires de pirates, vous aimez les voyages sur d’autres planètes, vous aimez Albator, Ripley et autres aventuriers de l’espace, alors Bloody Marie va vous intéresser.
Mais d’abord mettez vous dans l’ambiance, prenez un vieux néon un peu fatigué, une bonne bouteille de Sky (et oui, le rhum c’est passé de mode) et imaginez vous sur une station orbitale, dans l’un de ses rades crasseux. Un vieil homme rentre et commence à raconter une histoire incroyable, qu’il prétend avoir de première main, celle de Bloody Marie, la célèbre Pirate, fille du Ravageur de Monde.
Mais tout commence avec un certain Irving. Un pauvre gars qui n’a pas eu beaucoup de chance, car il est tout seul depuis 10 ans, abandonné sur un bout de caillou à la dérive, espérant que quelqu’un le découvre avant que les ressources ne viennent à manquer. Une chance pour lui (si l’on peut dire), l’équipage de Bloody Marie passe par là. Et visiblement l’histoire que leur sert Irving passe bien. Même s’il est quelque peu cachottier, Bloody Marie décide de lui donner sa chance et de le rebaptiser Robinson, en référence à l’œuvre de Daniel Defoe. Irving dit Robinson va alors prendre la place de navigo à bord du Long John. Car Bloody Marie a un plan en tête. Et pour cela, elle a besoin de quelqu’un comme Robinson, même si celui-ci n’a pas l’air aussi clair qu’il veut bien le faire croire. D’ailleurs Crâne, le second du vaisseau, ne l’aime pas beaucoup. Il n’y a finalement que la médecin, Pragmatique Sanction, qui semble véritablement l’apprécier.
Si Bloody Marie est animée par un sombre désir de vengeance depuis la mort de son père, quelles sont les véritables intentions de Robinson. Pourquoi cache-t-il tant de choses sur son passé ? Comment se fait-il qu’il sache naviguer et se battre ? Et que cherchait-il dans ce complexe où il a été trouvé par les pirates ? Et qui sont les Autres dont tout le monde parle tant, sans jamais les avoir jamais rencontrés qu’à travers des objets retrouvés aux quatre coins de la galaxie ?
Jacques Martel vous met dans la situation du spectateur face à un conteur. Nous ne savons rien de Robinson, mis à ce part ce que conteur a bien voulu nous en dire jusqu’à maintenant. Certes l’histoire est belle, mais à quel point est-elle fiable ? Et finalement qu’importe. Tant qu’elle reste passionnante. Et c’est bien le cas. Vous allez être aspiré, lentement mais sûrement par informations qui vous seront livrées au fur et à mesure. Vous irez de surprises en surprises en découvrant les véritables intentions de Bloody Marie. Mais après tout, il s’agit de la pirate la plus redoutée qui soit, depuis la disparition de son père. Alors il ne fallait pas s’attendre à un enfant de cœur. Et Robinson, il semble mentir aussi facilement qu’il respire. Calculant les risques pris, commettant quelques faux pas, mais gardant toujours son équilibre. Il n’a pas l’air très clair.
Mais tout vient à point pour qui sait attendre et vous comprendrez mieux de quoi il retourne au fil de l’aventure.
Si une grande partie du roman est basée sur les relations entre les personnages et les révélations sur leur identité ou leurs motivations réelles, l’action est également bien présente. Mais ce n’est pas le plus important finalement. Car lors d’une attaque de vaisseau spatial, il faut dans la plupart des cas savoir se montrer raisonnable. Personne n’a envie de finir dans une boite de conserve à la dérive, dans le vide intersidéral. Il faut savoir négocier, parlementer et parfois rendre les armes pour mieux rebondir.
C’est toute l’atmosphère d’un équipage que vous allez ressentir au fil de votre lecture. Voir comme les alliances se font, comment l’autorité se créée et s’entretient au milieu d’un petit groupe de pirates qui malgré leurs mauvaises manières respectent un code de l’honneur qui leur est propre. Tous les personnages ont une réelle épaisseur. Un charisme incroyable et un caractère bien trempé. C’est tout ce qu’il faut pour élaborer une fresque haute en couleur où les couteaux sont aussi utiles que les canons à plasma. Et où un pilote adroit peut se révéler aussi indispensable qu’une combinaison parfaitement étanche.
Si vous avez en plus quelques références en matières de piraterie, alors les allusions qui sont faites, les noms qui sont utilisés par Jacques Martel seront d’autant plus évocateurs et pimenteront encore d’avantage le récit.
Osez embarquer à bord du Long John, aux côtés de la redoutable Bloody Marie.
Pour prolonger l’aventure, une fois votre lecture achevée, vous pouvez jouer à Pavillon Noir. Un jeu de rôle de pirate entre 1530 et 1810.
Ou peut-être Eclipse Phase . Bercé de technologie, d'horreurs extra-terrestres et de questionnement sur la tranhumanité, Eclipse Phase est un jeu de "Hard Science-Fiction" moderne.
Pour faire votre choix, voici l’ensemble du catalogue 2010 des jeux de rôles proposés par Black Book Editions : http://www.black-book-editions.fr/contenu/file/bbe_catalogue_2010_web.pdf
Xavier |