Présenté comme un appendice au Guide de Routard Galactique, Encore une chose vous propose de suivre une nouvelle fois les tribulations interstellaires d'Arthur Dent, Ford Perfect et leurs différents compagnons d'infortune. Une tentation à laquelle il sera difficile de résister pour les inconditionnels de H2G2 qui survivent depuis plus de vingt ans sans rien de bien neuf à se mettre sous la dent hormis un film douteux.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, je vais répondre à la question que tout lecteur sensé devrait se poser à ce moment là de la chronique : Encore une chose arrive-t-il à la cheville de ses prédécesseurs ?
Et bien, je me vois obligé de donner une réponse un peu quantique, à savoir « Oui » et « Non ».
« Oui », car on retrouve une vision modernisée de l'univers du Guide Du Routard, avec toujours cet humour décalé et froudé.
Et « Non », car il manque indéniablement le ton et la finesse du maître, et que malgré tous les efforts déployés, Eoin Colfer ne parvient pas à réellement s'approprier cette oeuvre. L'ensemble n'en reste pas moins un fourre-tout déjanté de bonnes (et de mauvaises) idées, malaxées avec un goût parfois douteux et une énergie certaine.

L'histoire en elle-même ne brille pas par son originalité ou sa subtilité. Nous sommes face à une succession de scènes dont l'agencement semble parfois un peu artificiel et ne répond à aucune trame construite. En guise de point de départ, nous assistons à l'effondrement des univers virtuels dans lesquels séjournaient nos protagonistes préférés. A partir de là, ça part dans tous les sens et nous croisons, pêle-mêle, tout ce qui fait la saveur (et l'horreur) des univers de science-fiction, et de fantasy, à savoir des extra-terrestres destructeurs de monde, des Asgardiens, un immortel qui ne vit que pour mourir, des divinités sur le retour qui se présentent à un entretien d'embauche (Ne pas rater celui de Cthulhu), un président autrefois bicéphale qui essaie de redonner un peu de sens à la vie de son poulain déchu, et bien d'autres personnages rocambolesques. Le tout, entrecoupé de multiples annexes et informations tirées du véritable Guide de Routard Galactique qui, je vous le rappelle, offre des informations bien plus fiables que la réalité elle-même.

Il existe par chance quelques passages et dialogues particulièrement drôles qui, sans élever l'ensemble au rang de chef d'oeuvre, permettent de passer un agréable moment. Je me souviens notamment avoir esquissé un sourire, lorsque l’un des personnages se permet une étonnante mise en garde quant à la télévision, en nous rappelant qu'il ne faut pas trop regarder les informations parce que sinon, on finit par y croire.

Dans tous les cas, avant de vous lancer dans la lecture de ce roman, je ne peux que vous conseiller de feuilleter quelques passages, afin de savoir si vous êtes sensible ou non à son humour singulier...