Outrage et RébellionAnnée de sortie : 2012

Auteur : DUFOUR Catherine
Editeur : Folio SF

 


Folio SF N°418
544 pages -
ISBN 9782070445769
Parution le 01-03-2012

Quelques mois à peine après la publication du recueil de nouvelles L’Accroissement Mathématique du Plaisir, Folio SF n°408 (lien chronique ici ), c’est au tour du roman de Catherine DUFOUR d’être édité par Folio SF.

Autant le dire dès le départ, je n’ai pas apprécié ce roman.

Ce qui ne veut pas dire qu’il est dénué de tout intérêt. Simplement, j’y ai retrouvé des ambiances malsaines et désagréables comme dans Il Est Parmi Nous de Norman Spinrad, un autre grand auteur de SF dont je n’apprécie pas vraiment le style. Ce côté (auto)destructeur chez les protagonistes qui continuent à s’enfoncer, à se faire mal et par la même à faire mal au lecteur. Pour en savoir d’avantage sur du point de vue de son auteur et notamment connaître les rockers dont elle s’est inspirée (Sid Vicious, Andy Warhol, Marianne Faithfull, Jim Morrison, Janis Joplin etc), je vous invite à visiter cette page de noosfere où Catherine DUFOUR vous explique pas mal de choses : http://www.noosfere.org/heberg/dufour/outrage.html .

Vous pourriez me reprocher d’avoir perdu mon côté rebelle et alternatif. Pour tout vous dire, je n’ai jamais connu d’affinité avec le mouvement punk. Les goûts et les couleurs…

Quoiqu’il en soit, dans Outrage et Rébellion nous découvrons une bande d’étudiants qui décide de monter un groupe de musique. Ambiance Punk au possible, personne ne sait jouer convenablement d’un instrument, le chanteur n’a aucun talent que ce soit pour le chant ou pour l’écriture. Les titres de chansons sont des plus révélateurs : Frappe le, Va-pisser, Touchez-vous. Quant au visuel, il est tout aussi infect et insupportable : jeu de scène déplorable, accessoires mal utilisés etc. Et pourtant le groupe continue son petit bonhomme de chemin. Même s’il a mal aux yeux et aux oreilles à la fin des concerts, le public en redemande. Pour l’ambiance peut-être, pour la drogue aussi et pour le sexe. Pour ce côté Rock n’ Roll, No Future qui fait croire à une pseudo indépendance vis-à-vis du système. Mais au final rien n’en ressort. Car les monos sont toujours là et veillent un temps soit peu au grain. Et même lorsque Marquis change d’endroit pour continuer va vie de débauche et de décadence, il doit se prostituer pour tenter de survivre. Pourquoi faut-il avoir autant de cicatrices à porter ?

Pourquoi se faire mal à ce point ? Encore et encore, comme une sorte d’auto mutilation artistique ? Cela dit, les masochistes apprécieront sans doute.

Un autre point qui m’a quelque peu déstabilisé : le choix d’un roman construit comme un recueil de témoignage. Les différents acteurs de cette catastrophe musicale témoignent de leur participation plus ou moins active à l’existence et à la survie du groupe. Le problème, c’est qu’après quelques pages, vous vous serez déjà fait un avis sur chacun des personnages. Vous en apprécierez peut-être quelques uns, en détesterez d’autres. Mais surtout, les points de vue sont toujours orientés de la même façon. Une telle ne parlera que de musique, l’autre uniquement de sexe ou de drogue, l’un se plaindra, l’autre dénigrera, un troisième sera aigri et ainsi de suite. Ce manque de surprise dans la teneur des propos de chacun a créé une sorte de lassitude dans ma lecture et finalement, comme lors d’un concert où l’on attend avec impatience la fin de la prestation du groupe en première partie, je n’ai eu qu’une envie, que le roman se termine le plus vite possible.

Afin de garder un point de vue totalement objectif sur Outrage et Rébellion, je me suis fait du mal jusqu’au bout en lisant l’intégralité du roman. Ce qui nous permet d’en conclure, que soit vous allez accrocher dès le début ce style de SF et vous allez pouvoir prendre votre pied. Soit il vous faut arrêter au bout de quelques pages, sous peine de souffrir jusqu’à la dernière page, car le style est égal du début à la fin.

Vous voilà prévenus.



Xavier