Conor jeune adolescent à la vie complètement perturbée par la grave maladie de sa mère se met à faire un cauchemar quasi quotidiennement peu après minuit. Il ne veut pas en parler et se cache à lui-même une partie du cauchemar. Mais dans la première partie, il rencontre toujours un monstre. Ce dernier est une sorte de mutation géante et relativement anthropomorphe du vieil if qu’on aperçoit dans le jardin près du cimetière depuis la fenêtre de la maison. Le monstre influence la vie réelle de Conor mais pourquoi vient-il le hanter ?

Quelques minutes après minuit… (en version originale ‘A Monster Calls’) a été écrit selon une idée originale de l’écrivain Siobhan Dowd décédée en 2007 d’un cancer du sein et à qui il est dédié.
Celle-ci n’a publié que quatre romans jeunesse (dont deux posthumes) mais tous ont joui d’un grand succès public et son œuvre a collecté de nombreux prix. (A noter la sortie simultanée chez Folio Junior du roman de Siobhan Dowd « Étonnante disparition de mon cousin Salim »).
Quelques minutes après minuit… nous plonge dans le triste univers quotidien de ce jeune garçon qui fait courageusement face à la maladie de sa mère. Cette maladie qui rend tout le monde si impuissant. Le petit héros se voit régulièrement plongé dans un monde parallèle cauchemardesque où un monstre semble être le seul à pouvoir lui parler sans détours et lui faire affronter la réalité.

Le récit est porté par les illustrations fantasmagoriques de Jim Kay, tout en nuances d’anthracite, de noir et de gris profonds. Un retour à la nature profonde de tout un chacun en quelque sorte grâce à un illustrateur qui a fait ses classes à la Tate Modern et dans les Kew gardens.
On a donc un véritable roman graphique de la nature d’un album pour adolescents.

Le propos est dur et l’aspect fantastique, loin de l’alléger, le plombe. Il est très bon mais il faut avoir le cœur accroché et envie de lire un roman bien trop réaliste malgré ses incursions dans l’étrange. On ne sort pas indemne d’une telle lecture.