Lorsque Georges Malaga visite la maison, il sent un malaise s’installer peu à peu. Oppressé par les murs immaculés et leur insolite épaisseur, il « rencontre » l’ancien propriétaire des lieux. Ce dernier lui raconte tout…
Prenez garde à la feinte innocence des livres !

Quel bien étrange univers que celui de ce roman !
Nous nous trouvons là non seulement avec un vibrant hommage aux littératures mais aussi avec un des (le ?) plus virulent(s) plaidoyer(s) contre les livres jamais publié !

J’ai vraiment apprécié la lecture de La maison-livre. Les évocations d’auteurs fameux ou d’ouvrages de référence y étant intelligemment amenées et l’humour noir restant omniprésent.
Tout en métaphores un rien agressives contre les œuvres littéraires, ce roman permet à Gérald Duchemin d’évoquer l’actualité des livres, notamment le phénomène numérique. L’interprétation qu’il en donne se révèle d’ailleurs proprement jubilatoire, de même que le rôle qu’il affecte à l’école.

Ne vous fiez pas à vos connaissances ni à la croyance populaire : les livres sont dangereux, fourbes et manipulateurs. L’intégralité du roman ou presque consiste en une réification très réussie où les ouvrages deviennent des acteurs maltraitant les lecteurs. Plus qu’un exercice de style la maison-livre devient un ouvrage étrangement mâtiné de fantastique que n’auraient probablement pas renié certains des auteurs du XIXème siècle chers à G. Duchemin.

La lecture de ce roman se révèle donc tout à fait savoureuse et pleine de surprises. Il me paraît tout indiqué pour sortir des sentiers battus du fantastique ou bien revenir à ses sources. Je vous le conseille donc sans modération. Attention toutefois à ce que ce livre ne vous dévore pas…