L'Après-dieuxAnnée de sortie : 2012

Auteur : DUVAL Maëlig
Editeur : Griffe d'Encre



Novella/134 pages
Couverture : Alexandre Dainche
Date de parution : 25 septembre 2012
ISBN : 978-2-917718-99-5


En cette fin d’année qui rime également avec fin du monde pour certains adeptes des théories mayas, pourquoi ne pas se faire un peu peur et un peu mal avec une sorte de conte pour grands enfants, cruel et tendre à la fois ?

Maëlig DUVAL a poussé l’expérience très loin pour écrire cette novella de 120 pages. Elle vous propose un monde alternatif du notre, dans lequel les dieux ont disparu. L’administration veille également à ce qu’il ne soit jamais fait référence à eux. Pour vérifier tout cela, il y a des fonctionnaires comme Albert, qui fait partie du bureau de Reconstruction. Il est là pour déterminer les dégâts causés par la guerre civile et faire réparer. Mais également pour indiquer quel est le niveau de transgression de ses contemporains par rapport aux nouvelles normes en vigueur.

Tout va bien pour Albert, en apparence. Sous une fine couche de vernis, vous y trouverez des comportements surprenants de la part d’un employé qui considère son travail comme ce qu’il y a de plus important dans la vie. Certes il revient travailler pendant ses vacances, mais sa relation avec Irène, est-ce bien raisonnable ? Quant à sa réaction lorsqu’il rencontrera sur un champ de ruine Eva et George, il faut mieux ne pas en parler ! A vous de le découvrir à la lecture de L’Après-dieux.

Le texte de Maëlig DUVAL est dur. Car elle fait vivre des expériences peu plaisantes à ses personnages. Cela dit, elle sait aussi les cajoler et leur laisser prendre plaisir à leur existence, malgré tout ce qui se passe autour. George a du être délicat à créer. Et surtout à utiliser dans son relationnel si particulier et la confiance qu’il va placer en Albert.

Le texte va très vite. Beaucoup d’informations se croisent, ce qui rend encore plus plausible l’aventure que vous allez découvrir. Nous sommes à quelques doigts de pouvoir dire que notre réalité pourrait vivre la même situation. Cette proximité rend chaque protagoniste plus touchant. Malgré leurs erreurs ou leurs choix répréhensibles, tous ont une très bonne raison d’agir comme ils le font. De ce point de vue là, Maëlig DUVAL ne semble s’être posée aucune limite. Sans pour autant tomber sur l’écueil du stéréotype. Même lorsqu’ils sont abjects, vous pourrez comprendre leurs motivations profondes, sans les en excuser.

Ce conte de fée passé à l’acide vous questionnera beaucoup, après votre lecture.
Il y a fort à parier que vous reviendrez sur quelques pages, pour vérifier si vous avez tout détecté. Pour vous assurer que vous n’avez pas oublié un petit élément d’histoire derrière vous. Et même si l’ambiance principale de cette novella n’est pas des plus joyeuses, loin s’en faut, il y a encore une petite touche d’espoir qui subsiste dans chaque personnage. Et tant qu’il sera debout, le rêve sera possible.

Tentez l’expérience. Frottez vous au style de Maëlig DUVAL, vous ne regretterez pas de vous y être quelque peu piqué.



Xavier