Mina est une jeune Tzigane que les aléas de la vie n'ont guère épargnée. Son père vient de se faire tuer quand sa mère décide d'entreprendre un périple vers une terre quelle croit hospitalière : la Transylvanie. Le chemin vers ce lieu d'asile s'avère semer d'embûches. L'hostilité des non tziganes envers le peuple de Nina est terrible et injuste. Arrivée dans un vallon transylvanien, Mina va sauver de la noyade le fils du bourgmestre, un adolescent blond et bon qui fait instantanément battre son cœur. Mais les habitants ne voient pas l'arrivée de la roulotte de la mère et de sa fille d'un bon œil. Mais elles trouvent des protecteurs inattendus. Un noir mercenaire aux colères impressionnantes et un homme rouge sang, Vlad, qui hante les rêve de la jeune fille.

La collection Pandore des éditions Le Pré Aux Clercs se destine à un public young adult qui devrait être sensible aux aventures de cette jeune tzigane. Quatrième roman de la collection, La Griffe et le sang revisite de façon originale le mythe de l'Empaleur mais aussi le génocide de certains peuples du voyage.

François Larzem utilise un parallèle qui a déjà été fait mais ses personnages se montrent originaux. Notamment, le fait d'avoir un vampire essentiellement présent dans les rêves et de le mettre en vis à vis d'un autre pendant fantastique qui évolue, lui, dans la réalité.
L'héroïne est attachante, ni soumise ni portée par une protection céleste qui lui épargnerait au final tous les mots. Car ce qu'elle vit est dur, d'un bout à l'autre. L'auteur lui offre d'ailleurs bien peu de périodes de rémission. Mais elle reste une Mina plus moderne et battante que son homonyme stokerien. Sa personnalité émerge et prend le dessus sur les créatures inquiétantes qui la submergent. C'est une adolescente qui ressemble à celles d'aujourd'hui mais qui porte aussi l'histoire torturée de l'ensemble du peuple Tzigane.

L'écriture de Larzem coule de source et permet une lecture facile et agréable. On s'attache complètement à l'histoire sans se poser de question sur la forme.

Premier roman "vampirique" de la collection Pandore, La Griffe et le sang cadre vraiment bien avec son état d'esprit. Des livres originaux avec des jeunes héros dynamiques et porteurs d'un message et d'une lecture fluide qui permet de les apprécier rapidement et dans tous les lieux.