Fictifs ou réels, affectant l’humain ou le numérique, touchant au mental ou au physique… les virus contaminent les mondes.
Dans cette anthologie proposée par les éditions Griffe d’Encre, huit auteurs nous donnent leur vision de la contamination. Un rien déjantés, parfois décapants ou même un peu dérangeant ces textes ont en commun de montrer à quel point le cerveau (même celui d’une machine) peut déraper sous l’influence d’une agression extérieure.

Magali Duez a su mixer les talents et les influences en choisissant huit nouvelles bien différentes les unes des autres. Dans Virus trouve donc une guerre ‘aviairicide’ aux résultats dévastateurs, un robot bien inquiet, une maladie fantasque, un appareil plus qu’encombrant, une solitude fort pesante, des enfants qui ne vieillissent pas, des clowns meurtris et meurtriers, et des stratégies politiques discutables.

Des textes drôles ou plus sérieux, de vrais questionnements idéologiques parfois (comme c’est souvent le cas pour les auteurs publiés chez Griffe d’Encre). On n’a pas le temps de s’ennuyer avec cette anthologie qui se lit d’un trait car sa variété fait clairement sa force.
J’ai eu un petit coup de cœur pour la première nouvelle H5N1, courte et efficace, qui propose une sacrée entrée en matière à tout le recueil. Et ce sont surtout les déviances des machines qui m’ont attirées avec les bonnes idées de Mise à Jour et Intrafolie. On ne peut pas non plus passer sous silence la qualité d’écriture de Fabien Clavel qui se joue de la nouvelle autant que du roman.

Une anthologie variée et pleine de qualité(s) où tous les textes ont leur place. Beaucoup de fraîcheur et de vitalité pour ce retour de Griffe d’Encre au sein des rayons de la littérature de genre après une petite hibernation. Bravo à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures (plus longues ?) à tous les auteurs de l’anthologie.