La Mort en têteAnnée de sortie : 2013

Auteur : Sire Cédric
Editeur : Le Pré Aux Clercs



504 pages
Date de parution : novembre 2013
ISBN :9782842285128

Avec La Mort en tête, Sire Cédric vous a réservé un thriller à grand spectacle. Son habilité pour les scènes d’action est indéniable, quitte à en rajouter par moment, comme dans certaines superproductions hollywoodiennes, pour avoir un effet plus dramatique. Ce qui donne d’avantage de frissons au lecteur. L’important est de s’inquiéter pour les principaux protagonistes, que nous connaissons bien désormais : Alexandre Vauvert et Eva Svärta, tous deux policiers, lui à Toulouse, elle à Paris, que la vie a rapproché, au point qu’ils sont entrain de fonder une famille.

Comme vous pouvez déjà vous en douter, Sire Cédric leur réserve bien des cauchemars.

Tout va commencer pour Eva, par une enquête qui semble assez simple, même si le contexte est très glauque. Une famille modeste fait appel à un exorciste pour sauver un enfant. Mais la séance de désenvoûtement se passe mal, l’enfant meurt. Tout va très vite pour collecter les preuves : Dorian Barbarossa, un journaliste spécialisé dans la démystification des rites occultes était présent et il a tout filmé.

Malgré cela, Eva n’est pas satisfaite. Il y a un petit quelque chose qui la chiffonne. Mais cela vient peut-être de sa grossesse. Et son supérieur ne veut pas faire trop de vagues, avoir la presse au milieu d’une enquête, ce n’est pas très confortable.

De son côté, Alexandre Vauvert est entrain de se faire un nouvel ami inattendu, le juge Marcazzan. Tout semble bien se passer pour lui, malgré ses techniques d’interpellation pour le moins musclées.

C’était sans compter sur les engrenages infernaux que la vie réserve. Jusqu’à présent Alexandre Vauvert et Eva Svärta peuvent être considérés comme des survivants, presque des écorchés vifs. Il n’y a pas de raison que cela change. Et pourtant, cette fois, il va y avoir une très grosse différence par rapport à leurs derniers combats : ils sont devenus les proies. S’il y a toujours une course contre la montre pour tenter d’arrêter un dangereux psychopathe qui sème la mort sur son passage, ils ne sont pas du bon côté du mur.

Rien n’est plus désagréable de voir les rôles inversés. Alexandre Vauvert et Eva Svärta vont malheureusement en faire les frais.

Le temps est compté, l’étau se ressert, inexorablement sur les deux policiers.

Sire Cédric a décidé de changer de point de vue pour malmener ses personnages. S’ils sont toujours aussi coriaces et volontaires, ils vont avoir plus que des bâtons dans les roues. A croire que Sire Cédric leur a promis une descente aux enfers comme jamais. Comme si chaque pas qu’ils faisaient pour tenter d’avancer déclenchait une nouvelle catastrophe.

Pour arriver à ses fins, Sire Cédric utilise plusieurs techniques et mélange les niveaux de narrations. Vous avez la trame principale avec la course infernale d’Eva Svärta et Alexandre Vauvert. Vous avez le complot, qui sert de toile de fond à toute cette histoire, qui est tout à fait sordide. Et vous avez le traitement des informations par plusieurs points de vue différents, ce qui permet d’alterner les périodes de suspens. Avec plusieurs climax et autant de rebondissements, Sire Cédric joue avec vos nerfs. Il ne faudra pas trop vous agacer avec la vraisemblance de certains passages (je pense au nombre de munitions dont disposent les protagonistes pour recharger leurs armes), l’important ici est de se concentrer sur l’émotion forte que vous allez ressentir. Laissez vous submerger par le sentiment d’angoisse, de lutte contre la mort. Imaginez vous face à cette mort imminente, qui s’érige devant vous, à visage découvert. Oserez vous la défier ?

Sire Cédric signe un roman qui doit se lire dans l’urgence, comme ce fut le cas de Le Premier Sang. Les chapitres sont courts, le temps s’accélère, tout va trop vite, les choix se font à l’instinct.

Avec la mort en tête vous apprécierez de retrouver le style de Sire Cédric qui confirme son orientation vers un thriller péchu. Et que les fans se rassurent, Sire Cédric a encore beaucoup de choses à raconter. Une affaire à suivre.


Xavier