GuinevereAnnée de sortie : 2014

Auteur : FETJAINE Jean-Louis
Editeur : Fleuve éditions



Genre : SF/fantasy
Roman broché/300 pages
Date de parution : 13 février 2014
ISBN : 9782265097452

Escortée par tous ses gens de Carmélide et par son père Léo de Grand, Guinevere se rend à Camelot pour y épouser Arthur, son cousin et allié.
Las, le convoi se trouve attaqué par une horde sauvage et sanguinaire qui le dévaste presque complètement. Miraculeusement (ou non), Guinevere en réchappe.
Mais son arrivée à la cour d’Arthur déclenche lentement mais sûrement la fin de Camelot et de la belle union de la Table Ronde. L’entrée en lice de Morgause l’envieuse et perfide demi-sœur du roi ainsi que les étranges pouvoirs de la jeune reine et de sa curieuse suivante, Angharad, vont bientôt plonger le royaume dans le chaos.

Jean-Louis FETJAINE spécialiste de l’histoire médiévale conte ici le versant elfique de la légende arthurienne. Les noms chrétiens se mêlent à ceux du petit peuple pour revoir l’histoire sous un autre angle. Excalibur y représente l’artefact des hommes tandis que le Graal appartient aux Elfes.
Guinevere présente l’épouse d’Arthur comme la propre actrice de la chute de son mari. Elle devient celle par qui tout arrive et non plus une victime prude dont se jouent le destin et les ensorceleuses. Morgane reste à l’écart, comme un être très pur en relation presque plus étroite avec la Nature que sa propre mère, la Dame du Lac.
Merlin/Myrddin assure le témoignage et laisse s’accomplir les différentes prophéties. On ne s’intéresse pas énormément à son sort. Même si la vraie nature de Guinevere nous sera révélée par le regard du mage/nécromant.

L’écriture de Guinevere est plaisante, avec un vocabulaire diffus et approprié. La narration alterne scènes de batailles/mêlée/attaques/tournois… avec celles des différents complots et machinations pour donner un très bon rythme au roman. La grande importance accordée aux habitudes elfiques et aux quatre artefacts magiques (épée, pierre, chaudron, lance) nous propose une vision particulière du mythe, rejoint par un autre mythe. Le plus déroutant restant sûrement le double emploi des noms si d’aventure on ne les connaît pas au préalable (Morgane/Rhiannon, Morgause/Anna, Merlin/Myrddin).

Il y a certes des chances que vous connaissiez déjà bien la geste arthurienne.
Néanmoins, cette légende possède l’extraordinaire faculté d’évoluer, de ne pas se figer dans une époque. Chaque nouvel auteur y apporte sa vision, sa sensibilité et laisse s’épanouir un personnage plus qu’un autre. Une quête ou un événement s’oublie au profit du suivant ou du précédent jugé plus important…
Guinevere devient quasi maléfique, Morgause accouche de Mordred, Lancelot ne fait qu’un avec Galaad…

Guinevere offre donc un nouvel éclairage sur la reine blanche qui n’est pas le personnage habituellement le plus traité dans la geste. Avec une écriture fluide et agréable, Jean-Louis Fetjaine fait plus qu’attirer notre attention. Il réussit à nous faire revenir avec grand plaisir à Camelot, au cœur de ses tournois et de ses complots.


Tiphaine