Le monde dans lequel vite Antonin Hofa fait peur à voir. Les virus bactériologiques ont envahi la planète. Le seul moyen de s’en prémunir consiste à boire la dose d’alcool requise. Dès leur naissance donc, les bébés biberonnent au sens éthylique du terme. Pas étonnant que les gens ne vivent pas vieux et souffrent de cirrhoses dès l’enfance.
Le soir de son seizième anniversaire, Antonin a le droit de prendre sa première vraie cuite. Pas aisé quand on s’enfile chaque nuit un verre de vodka toutes les deux heures. Dans tous les cas, l’ado veut surtout perdre sa virginité avant de se suicider.
Son meilleur copain, un géni de l’informatique lui a promis une super soirée underground à l’issue des festivités familiales. Il lui a assuré qu’il y aurait aussi une fille pour lui.
Cependant, les choses ne se passent pas comme prévu et Antonin reçoit un cadeau absolument surprise : une Buick Electra.
Lorsqu’il part en viré avec une poignée d’amis, ils se trouvent téléportés dans le passé, au moment du concert de Led Zeppelin que jouait l’auto radio.
Commence alors un incroyable road movie dans le Temps et de concert en concert dans le Londres des Seventies.

Commençons déjà par le génial titre de ce roman : Le Temps du Twist. Twist comme le courant musical. C’est ce que j’ai pensé en premier, surtout avec une collection « rock et SF ». Et bien pas du tout. C’est Twist comme changer. Car nos personnages changent de temps comme de plages sur un disque. Le Temps du twist c’est aussi le nom du parc d’attraction virtuel où tout commence… Un titre bien astucieux donc pour ce roman SF passionnant qui a obtenu le Grand Prix de l’Imaginaire en 1992 (collection Présence du futur aux éditions Denoel).

Sachez que ce livre est vraiment déroutant, dans le meilleur sens du terme. Il est bien difficile de s’attendre à tout. Il s’avère également ardu de ne pas trop en dévoiler. Je peux néanmoins vous promettre Joël Houssin y a distillé pèle mêle un monde quasi apocalyptique rongé par les virus, des hologrammes, des voyages temporels, des programmes informatiques ingénieux, des robots mystiques, des psychotropes, de grosses cylindrées, un loup garou, et bien évidemment du rock !
Le style de l’auteur se veut cru, parfois dérangeant avec des expressions franchement vulgaires. Cependant, il manie savamment l’art de la métaphore et emploie une panoplie assez sidérante de synonymes. Après tout, ses personnages ne sont pas des anges et ils s’avèrent de fait souls quasiment H-24 !

Le scénario se montre diablement percutant. Il tient le lecteur en haleine. Les personnages, d’abord répugnants finissent par nous rendre empathiques.
Tout va très vite, la pression de ce qui devient un thriller ne retombe jamais. Ce roman s’avère donc totalement poly formes pour notre plus grand plaisir.
Véritable tour de force, Le Temps du twist ne peut vous laisser indifférent.
Nous vous le conseillons sans réserve et gageons qu’il vous remuera les méninges !