Un des meilleurs romans de 2013 fut sans aucun doute Animale de Victor Dixen (Gallimard jeunesse/ Lire notre chronique : ici ). Cette version nordique, rude et romantique de Boucle d’Or commençait pendant les guerres napoléoniennes. Mais ce prélude était court et l’auteur avait bien plus à en dire. Il a donc écrit une novella, véritable introduction à l’univers d’Animale, intitulée Tambours dans la nuit.

A l’occasion des Imaginales d’Epinal 2014, durant lesquelles Victor Dixen était l’auteur « coup de cœur », la novella sortait aux éditions Griffe d’Encre en série limitée à 500 exemplaires. Pour les souscripteurs de la première heure et les acheteurs en avant première sur le festival, un magnifique écrin en forme de tambour était proposé en accompagnement du livre.

Tout d’abord, j’ai beaucoup apprécié l’utilisation d’un tableau classique de Jean-Charles Langlois qui représente un champ de bataille napoléonien pour la couverture de cette novella.
On entre ici dans un fantastique subtil qui permet de retranscrire l’ambiance de la Campagne de Russie. Il ne fallait donc pas d’une illustration trop moderne pour la couverture.

Tambours dans la nuit présente la campagne de Russie comme un concert avec différentes étapes musicales qui vont crescendo dans l’horreur et le désastre.
Nous suivons Pierre, jeune tambour dans l’armée de Napoléon qui tombe amoureux de la Russie et supporte de moins en moins les atrocités de la guerre.
D’autant qu’un mystérieux régiment sévit dans cette armée. Nocturne, accompagné du roulement macabre de tambours et de fourgons blindés d’où s’échappent des bruits rauques et qui dégoulinent de sang au matin des victoires amères…
En ayant lu Animale, on imagine la nature des membres de ce régiment spécial.
Le tout restant suggéré et le fantastique toujours moins prégnant que l’historique.

Voici une novella à l’écriture forte et incisive qui décrit d’une manière personnelle la fameuse campagne de Russie… Un brin de nostalgie dans un monde de brutes.