Tom Skelton et ses amis sont bien décidés à profiter au mieux de leur fête favorite, Halloween. Hélas, le plus zélé d'entre eux, Pipkin, manque à l'appel. Le groupe a bien du mal à se résoudre à se déguiser et collecter les précieux bonbons, amputé de son membre le plus démonstratif. Mais les garnements se dirigent quand même vers le fameux manoir qui se découpe sur les hauteurs de la ville. Ils y découvrent un arbre d'Halloween dans le jardin et le propriétaire des lieux, un certain Montsuaire. Ensemble, ils s'envolent dans un voyage onirique à travers toutes les fêtes des morts mondiales. A l'issu de cette initiation, ils retrouveront ou non leur copain manquant.

Un don ou t'es dindon. Tout commence comme une bonne farce assaisonnée de potiron. L'histoire se poursuit comme un guide à travers les différents rituels internationaux de la fête des morts. Pour finir, elle nous fait frissonner car on sent le vent de la faux qui se rapproche... nos poils se dressent et les gouttes de sueurs perlent.
Le texte agit tour à tour comme un conte, un témoignage sociologique ou un poème. Le tout sous forme de déplacements fantastiques dans différents lieux emblématiques (territoires druidiques, Méxique, Egypte...) à des époques variées. Mais le voyage n'est pas sans danger lorsque la faucheuse agit aux alentours. Nos petits héros se montrent de moins en moins fiers dans leurs costumes de pacotille. Et la dernière partie du conte sent le vinaigre (ou le radis...). Les enfants ont peur et ne savent plus si ils pourront encore sauver leur ami. Quant au lecteur, il commence à ressentir une angoisse bien palpable...

Ray Bradbury joue avec les codes fantastiques pour basculer dans un conte horrifique aussi doucement que sûrement. Il en profite pour étayer son histoire de comptines pas vraiment charmantes et des thèmes récurrents à son oeuvre, notamment l'enfance et les voyages.
L'ensemble forme un très bel hommage à la fête de Samhein et plus généralement à l'arrivée de l'automne dans différents pays du globe.
La lecture parfaite de tout bon 31 octobre à déguster avec une bonne tarte à la citrouille.

Tiphaine