Le Jardin des silencesAnnée de sortie : 2016

Auteur : FAZI Mélanie
Editeur : Folio SF



Folio SF N°537
336 pages
Date de parution : 11 février 2016
Illustration de couverture : Bastien Lecouffe-Deharme
ISBN : 9782070465651

Troisième recueil de nouvelles de Mélanie FAZI, Le jardin des silences nous propose douze textes dont deux totalement inédits. L’ensemble a reçu le mérité prix Masterton en 2015. Il faut dire que cet ouvrage présente des histoires très différentes, toutes dans un registre fantastique, qui font pourtant preuve d’une belle homogénéité.
Je pense que cela résulte du talent indéniable de Mélanie FAZI pour installer des ambiances. Elle plante très précisément le décor sans pour autant nous assommer de détails. On se plonge vite dans chaque narration, même si le nombre de mots s’avère très limités. Bien souvent, on se sent au cœur de l’aventure avec son héros. On a presque l’impression d’utiliser les meubles décrits, de sentir les odeurs, voire même d’avoir des allergies à la poussière dans certains lieux… Cette authenticité nous permet de nous bien rentrer dans chaque nouvelle et d’en apprécier sans difficulté la substantifique moelle.

Les textes de Mélanie FAZI parlent aussi de faits de société. Malgré un langage et des codes fantastiques, ils restent universels et posent des questions aux lecteurs. On y parle de famille, d’amour, de monoparentalité, de différence, de jalousie, de la fin de l’enfance… mais parfois on sombre dans un polar sans crier gare.
La revisite moderne du conte traditionnel (Swan Le bien nommé) ainsi que les variations autour du thème de noël (L’arbre et les corneilles, Un bal d’hiver) sont de vraies réussites. J’aime aussi beaucoup L’autre route et son ambiance prenante, cette angoisse qui nous étreint crescendo à mesure de la lecture.
Ce qui ne veut pas dire que les autres histoires ne plaisent pas. Bien au contraire, l’ensemble du recueil constitue un vrai plaisir de lecture. Des nouvelles de genre très modernes qui pourtant s’appuie sur le meilleur des fils narratifs classiques.

A lire sans modération.

Tiphaine