Elka ne se rappelle pas vraiment sa vie avant ses sept ans. Elle habitait chez sa mamie suite au départ de ses parents à la ruée vers l’or d’après la Grosse Cata. Dans un monde post apocalyptique où elle n’a pas eu le courage d’apprendre à lire ni à comprendre ce qui s’était passé avant. Un jour de grosse tempête, elle s’est perdue dans la forêt. C’est là qu’elle s’est trouvée nez à nez avec Trappeur qui l’a accueillie dans sa cabane et élevée comme sa fille. Dix ans plus tard, alors qu’elle a eu le droit de troquer des peaux à la ville, Elka a rencontré l’impitoyable femme de loi qu’est le Marshall Lyon. C’est là que la jeune fille a compris que celui qu’elle appelait secrètement papa était en réalité un tueur en série. Alors elle s’est sauvée à travers les bois, dans un hiver hostile. Pas question de retourner à la cabane.
Des souvenirs oubliés lui sont alors revenus de manière anarchique, formant un puzzle impossible à compléter au premier abord. Peu à peu, sa fuite se transforme en traque, à mesure que la vérité s’impose à elle.

La voie du loup est un thriller horrifique dont l’héroïne refoule de terribles secrets. Narratrice, elle nous les cache tout au long de l’aventure, tout en se les cachant aussi à elle-même.
On peut aussi classer ce roman dans la catégorie du survival puisque la jeune fuyarde doit se débrouiller comme elle peut dans une nature âpre à une saison peu clémente. Elle rencontre également d’autres personnages peu fréquentables qui pourraient lui mener la vie dure. Et bien sûr, elle fuit. Non seulement un serial killer qui la connaît mieux que personne et lui a tout appris dans la vie. Mais aussi une policière défaite moralement, et plus acharnée que jamais, persuadée de la complicité d’Elka.
Le côté post apocalyptique du roman est laissé la plupart du temps de côté même si sporadiquement évoqué, sans doute pour justifier ce monde à part dans lequel les personnages évoluent et ne pas avoir à se préoccuper de la véracité historique ou géographique. Ni même donner une réelle indication temporelle quant aux événements qui se déroulent. Cela est amplifié par le fait d’utiliser une narratrice peu instruite qui peut difficilement nous donner des informations claires sur ce qu’elle ne connaît ou ne comprend pas.
A mesure que l’histoire avance, il faut avoir les tripes bien accrochées puisqu’il est ponctué de scènes de tortures ou de meurtres peu ragoûtantes.
Enfin, le rapprochement du comportement de l’héroïne avec celui d’un loup solitaire est bien fait et complètement pertinent. Elle rencontre d’ailleurs un loup qui se révèle son miroir au cours de l’aventure.

La voie du loup est donc un thriller multi genres avec un montage intéressant au niveau du mystère principal qui permet au lecteur de le comprendre en même temps que la narratrice, avant d’avoir l’ultime explication.

Tiphaine