En hurlant au petit matin d’un samedi où toute sa famille souhaitait faire la grasse matinée, Julie émerge d’un étrange cauchemar plus que réaliste. Elle y était un petit garçon, perdu dans la forêt de Hokkaido, après avoir été abandonné par ses parents. Elle a beau assurer à ses proches que tout va pour le mieux, Julie tremble de fièvre, meure de faim mais rend tous ses repas. Et elle poursuit le même cauchemar dès qu’elle ferme un œil.
Or, l’adolescente le sait bien, elle est différente des autres. Elle a la capacité de ressentir les émotions d’autrui. Elle a aussi déjà eu des rêves prémonitoires et d’autres choses encore. Ce croisement avec l’enfant perdu japonais n’est pas un hasard. Elle le sent. Elle doit l’aider. Et si cet enfant existait vraiment ? Et si il appelait à l’aide en jouant sur la santé de la jeune fille ?

Quand un ouvrage commence avec une citation de Stephen King et une autre de E.A. Poe, on se dit que l’on peut s’attendre à du fantastique ! Mais à un fantastique savamment amené, discret et pourtant très prégnant qui fait douter le lecteur à tout moment et le rend actif. A partir d’un fait divers, Eric Pessan créé une vraie atmosphère. Il en profite pour ajouter une réflexion sur la problématique des migrants en France et sur les relations de bon voisinage dans les barres d’immeubles. Il le fait de façon très appropriée, complètement insérée dans une narration qui nous capte déjà depuis les premières pages.
Et puis il nous offre le luxe d’inclure dans son histoire l’un des livres SF qui m’a le plus marqué émotionnellement, Des Fleurs pour Algernon. Sans compter les références à Philip K. Dick…

Bref voici un petit livre pour grands ados et adultes avec affinités qui nous emmène dans une aventure étrange et très prenante. On le dévore littéralement et c’est très bon !

Tiphaine