On peut qualifier le donjon de Naheulbeuk et ses aventuriers de célébrissimes. En effet, la mise en ligne des trois premiers épisodes de l’aventure en 2000 a rencontré un vif succès auprès des internautes, notamment des rollistes divagant sur la toile. En effet, John LANG – alias POC – a créé un panel type de personnages de jeu de rôle : un ranger/une magicienne/un barbare/une elfe/un nain/un ogre et leur a fait côtoyer des créatures en tous genres, des pièges invraisemblables et des personnages d’autres classes ou races (voleur, paladin, elfe noir,…) à travers la conquête d’un lieu, le donjon de Naheulbeuk. Leurs aventures, sonores, renforcées par des bruitages aussi improbables qu’hilarants forment deux saisons, soit trente épisodes, disponibles en libre téléchargement sur le site Pain Of Chaos. Parallèlement les périples de nos anti-héros favoris bénéficient d’une adaptation en bande dessinée aux éditions Clair-de-Lune. Un tel succès appelait logiquement un suite. Par sa plume aiguisée et ses idées foisonnantes, John LANG nous l’offre, sous la version d’un roman : « La couette de l’oubli », qui fait donc office de troisième saison.


Evidemment nos aventuriers du dimanche ont déclenché moult catastrophes et notamment la probable fin de la terre de Fangh à échéance d’une semaine. Bien évidemment, ils espéraient un trésor rondelet et des niveaux en plus en récupérant la douzième statuette. Heureusement pour eux, la onzième statuette a été dérobée au mage alors même qu’il récupérait la douzième. La compagnie – infichue de se mettre d’accord sur un nom – doit alors retrouver cette pénultième statuette et empêcher la malédiction de la couette de l’oubli de s’accomplir. Attention : il existe des cultes en terre de Fangh et certains pourraient bien provoquer des guerres de religions…


Il est certes difficile d’abandonner les épisodes sonores au profit d’une lecture où nous sommes forcément plus actifs. Mais, de nouveau, les gags et situations comiques fusent, renforcés par des illustrations noires et blancs fort à propos. John LANG se révèle habile conteur avec un style tout à fait travaillé et une multitude de synonymes sous le bras. Les actions (stériles ou non) des protagonistes sont entrecoupées des « bulletins cérébraux » de ces derniers. On y découvre leurs pensées profondes qui renforcent l’aspect burlesque du récit. Une histoire rondement menée à lire de toute urgence, pourquoi pas avec le grimoire sonore (objet rare +2) édité par Wasabi records comme bande originale ?