Collection : Fleuve Noir
Roman Broché/432 pages couleurs
Traduit de l’anglais par Héloïse Esquié
Date de parution : 11/01/2018
ISBN : 9782265116504
Laura Blacklock, journaliste Londonienne n’a jamais vraiment percé dans le métier. Et une rare opportunité se présente à elle quand sa chef se voit dans l’incapacité d’effectuer un reportage prestigieux pour leur magazine. Laura assurera donc le voyage vers les fjords norvégiens et surtout les aurores boréales à bord d’un yacht de luxe. C’est le moment de mettre sa carrière en route et d’en profiter pour créer des réseaux.
Mais Laura est aussi une jeune femme un peu instable et terriblement peu sûre d’elle. Ainsi, elle ne parvient pas à accepter la demande en mariage de son petit ami parfait (sauf qu’il est toujours en déplacement par monts et par vaux). Cela ne va pas s’arranger avec l’intrusion nocturne qui a lieu en sa présence dans son appart quelques jours avant le voyage. C’est donc stressée et singulièrement en manque de sommeil que Laura monte à bord, éblouie par les strass du bateau mais aussi surprise et oppressée par sa petitesse.
Peu préparée (elle n’a pas pris le temps d’étudier le dossier de presse et n’a pas autant de tenues de galas que préconisées), la jeune femme rencontre fortuitement celle de la cabine n°10, sa voisine. Mais le soir, elle ne la retrouve pas au banquet. En revanche, elle croise son ex et quelques collègues/concurrents aux dents longues qui font qu’elle boit plus que de raison. Dans la nuit, elle est brusquement réveillée par un bruit, un cri de femme, un « plouf » et voit une trace de sang sur le bastingage de la terrasse de la Cabine n°10. Laura prévient immédiatement le chef de la sécurité. Mais bien vite, ce dernier lui apprend qu’il n’y a aucun occupant dans cette cabine. Il lui suggère aussi que la fatigue et l’alcool peuvent déformer la réalité… A fleur de peau, Laura n’est pas prête à lâcher si facilement l’affaire. Ce ne sera pas facile car aucune escale immédiate n’est prévue et le réseau Wi-Fi du yacht est curieusement en rade.
La disparue de la Cabine n°10 est un thriller efficace qui joue sur de nombreuses ambiguïtés et pas mal de faux semblants. Au départ, on est tenté de penser à un classique du type des romans d’Agatha Christie avec un huis clos sur un bateau où l’on rencontre peu à peu chaque personnage. Si les mobiles sont faibles vus que la victime semble inexistante, on ressent des tensions un peu partout. Des non dits apparaissent comme très présents. Nombre de pistes nous sont proposées de ci de là par Ruth Ware qui sait bien y faire pour nous envoyer sur les mauvais chemins. L’héroïne a-t-elle bien été témoin de quelque chose ? Première question que l’on se pose même si la narration à la première personne tant à nous conforter dans cette idée. Mais ensuite qu’a-t-elle vu exactement vu que rien ne semble coller avec ce qu’elle découvre ? On est perdu un bon moment et je dois avouer que pour une fois je n’ai pas vraiment eu l’ombre de la bonne trame !
L’ensemble du roman se montre cohérent avec une bonne montée du suspense et des passages très prenants incluant des séquestrations et des courses-poursuites. De toute façon, la toute première scène du cambriolage est déjà très tendue et met bien le lecteur dans le bain.
L’héroïne et ses faiblesses sont parfaites pour brouiller les pistes. Le caractère de Laura est d’ailleurs particulièrement bien construit. Son utilisation comme narratrice s’avère aussi très pertinente.
Un excellent thriller qui nous tient de bout en bout !
Tiphaine
Ruth Ware sera présente à Quai du Polar à Lyon du 6 au 8 avril 2018. |