Dans ce roman de Jo Walton, vous rentrerez dans le quotidien des dragons. Mais attention, ici pas de barbarie, de boule de feu ou chevaliers. Les dragons de Jo Walton sont très nobles. Bien propres, on ne peut plus civilisés. Une véritable organisation sociale humaine en réalité.

Tout commence par un décès et une confession. Si la mort est une affaire commune pour les dragons, la confession n’est pas autorisée par l’Eglise. Et malgré cela quand la requête vient d’un père en fin de vie, à destination de son fils, prêtre, comment refuser une dernière volonté ?
Bon Argonin va ainsi obtenir l’absolution de Penn. Ce qui aura des conséquences de façon indirecte. Mais n’en disons pas d’avantage pour l’heure.
Une fois, décédé, la tradition des Dragons est de se faire dévorer par ses héritiers. Ce partage du cadavre permet une croissance plus rapide, en fonction des parties ingérées. Et la carcasse de Bon Argonin, de 70 pieds de long est un morceau de choix. Quand arrive l’heure du partage, la question se pose des dernières volontés exprimées par le défunt. A-t-il donné des instructions pour son trésor seul (car les Dragons vivent sur des tas d’or, comme tout le monde le sait) ou pour son corps également ?
Daverak, un Illustre, ne se pose pas de questions : la plus belle part sera pour lui. Cette ambition, cet appétit féroce aura des retombées des plus fâcheuses.
Au milieu de cette belle société de Dragons, entre les Bienheureux, les Dignes, les Extaltes, les Emminents, les Majestueux, les Yarges etc. ; il y a des luttes d’influence, des jeux politiques, qui passent par le mariage. Un titre, une fortune peut changer l’avenir d’une famille. Mais ce qui met un Dragon en position dominante, c’est sa taille et sa capacité à cracher du feu. Or pour cela, il faut se développer, et le meilleur moyen d’y arriver est de dévorer d’autres Dragons. Ce qui est encadré de façon très stricte. Nous ne sommes pas chez les sauvages tout de même.
A travers la vie sociale des héritiers de Bon Argonin, nous allons assister à une succession d’événements heureux ou tragiques, dans cette société de Dragons.

Comme l’indique l’auteure, les griffes et les crocs doit beaucoup à « la cure de Framley » de Anthony Trollope.
C’est un hommage aux romans victoriens qui est proposé par Jo Walton. Avec cette touche de Fantasy de l’auteure galloise.
Si vous aimez ces ambiances feutrées, ces tentatives de séductions délicates, ces offenses qui se règlent par des duels et que vous n’avez pas peur des animaux à écailles, vous prendrez plaisir à la lecture de ce roman de Jo Walton.

Xavier