Roman 950 pages
Date de Parution: octobre 2019
illustrateur de couverture : Marc Simonetti
Traduction : Nicolas Merrien
ISBN : 979-1097270384
ISBN numérique : 979-1097270407
Les éditions Leha continuent sur leur belle lancée d'une sortie tous les 6 mois, de cette série de Fantasy de haut niveau qu'est « Le livre des Martys » de Steven Erikson, avec son 4ème tome "La Maison des Chaînes".
Le respect du découpage original, une fois la traduction réalisée, vous fait tenir un pavé de 958 pages. C'est l'annonce de nombreuses aventures pour tous les protagonistes de cette saga épique, sombre, où les jeux de pouvoir, la magie et la force pure entrent en conflit en permanence. Avec cette incertitude accrue, grâce à l'intervention des dieux, qui peuvent aussi perdre leur statut, aussi sûrement qu'un être exceptionnel peut connaître l'ascendance.
Nous sommes, avec ce 4ème tome, sur le début d'un nouvel arc narratif, tout en restant dans la droite ligne des 3 volumes précédents.
C'est à dire que nous allons découvrir de nouveaux personnages et continuer de suivre certains de nos vieux compagnons de route, au moins ceux qui ont survécu, car les morts sont nombreux dans « Le Livre des Martyrs ».
Pour les nouvelles têtes, il y a le valeureux guerrier Karsa Orlong de la tribu uryde des Teblors (qui ne cessera jamais de me faire penser à Conan par bien des côtés, mais qui a bien plus d'épaisseur et d'intérêt que le cimmérien, pour assurer un bel avenir semble-t-il à l'histoire. Mais comme tout peut s'arrêter en un instant avec Steven Erikson, restons sur la réserve quant au destin de Karsa). C'est avec lui et ses compagnons que nous allons passer les 240 premières pages, soit tout le livre I.
De quoi bien nous familiariser avec ce véritable barbare, qui ne vit que pour le plaisir de semer la mort parmi ses ennemis. Jeune et impétueux, il est en quête de gloire. Pour cela rien de mieux qu'un raid hors de ses frontières, pour revenir triomphant auprès des siens. Ses plans vont être quelque peu contrariés dans un sens. Mais dans le même temps, une nouvelle destinée va s'imposer à lui. Ce qui va l'emmener au coeur du raraku, ce désert où s'est constituée une zone qui fait de l'ombre à l'empire malazéen. En effet, dans l'oasis de pan'arak, la puissance de Sha'ik se renforce chaque jour. Celle qui est l'élue de la Déesse du tourbillon conforte ses alliances avec de nombreux renégats. L'impératrice ne peut tolérer une telle verrue sur son territoire. C'est l'armée de l'Adjointe Tavore Paran, avec sa terrible épée qui absorbe la magie, qui est dépêchée.
Le dieu estropié, Ammanas, Cotillon, les grands prêtres, Kalam, Ben le vif, les Tiste Edur, les Tistes Liosan ont aussi quelques intérêts dans l'histoire. Mais qui tire les ficelles -ou devrait-on dire les chaînes - en secret ?
Entre les dieux qui ont disparu, ceux qui renaissent, les magiciens, les assassins, les hommes et les femmes avides de pouvoir, ceux qui répondent aux ordres avec dévotions, il n'y a aucun point sur l'échiquier. Mais qui est réellement maître de ses mouvements? A se prendre pour un cavalier, un tour ou un reine, ne sont-il pas tous des fous ?
L'équilibre des forces n'a jamais été aussi précaire. Et tout peut se jouer en un instant. Non pas qu'il s'agisse d'un coup de poker ou du hasard. Mais les enjeux et les acteurs sont si forts, que la confrontation des objectifs de chacun pourrait bien détruire des montagnes et faire basculer le monde. Comme si des forces telluriques se livraient un bras de fer à plusieurs protagonistes.
C'est ce qui est depuis le départ, tout l'intérêt de cette série qu'est « Le Livre des Martyrs ». Nous avons des acteurs qui sont tous très puissants. Les magiciens peuvent tout faire avec leurs garennes, qui sont leur source de pouvoir, des lieux où se cacher, des racourcis pour voyager et bien plus encore. Mais les porteurs d'armes en Otataral peuvent détruire toute magie. Imaginez un combat entre un maître assassin doté de tels couteaux face à un démon... Les intrigues politiques et militaires sont du même niveau. Rien n'est laissé au hasard. La rupture de l'équilibre est toujours subtile. Mais les masses sont si énormes, que les conséquences sont toujours monumentales.
Avec « La Maison des Chaînes », une nouvelle étape est franchie. Et l'aventure ne s'arrête pas là, loin s'en faut.
Nous ne pouvons que confirmer que Steven Erikson a un talent incroyable qui ne cesse de nous surprendre et de combler de plaisir les lecteurs de Fantasy.
Xavier |