Collection : Miroir de Sang (science-fiction)
Roman, 264p.
Illustration de couverture : Veronique Thomas
Date de parution : 5 juin 2009
ISBN : 978-2-9533892-0-3
Premier roman publié par la jeune maison d’édition vampirique « Le petit caveau », « Le mauve empire » est un exercice de style tout à fait surprenant. Le fond est particulièrement déroutant, surtout la deuxième partie du roman, qui mélange savamment science-fiction, fantastique et une pointe horrifique.
Le prologue, très important, met en scène une légende, celle d’une belle villageoise bulgare harcelée par un soldat Turc. Une malédiction frappe la jeune femme et tous les hommes qui s’intéressent à elle périssent, la laissant irrémédiablement seule. Cette histoire fera écho bien des années plus tard à celle de Séverin Desjaune, un jeune ingénieur miné par la lente agonie de sa femme Arline, victime d’une forme aigue de tuberculose. Séverin, est d’une part un virtuose des circuits électroniques et d’autre part un guérisseur depuis l’enfance. Il vient donc plus ou moins secrètement en aide à un médecin pour sauver des patients incurables. Le souci c’est qu’il ne parvient jamais à utiliser ce pouvoir sur sa femme. Autre problème, il semble lui-même doué de capacités phénoménales de régénération mais subit des manifestations physiologiques plutôt déroutantes comme se réveiller couvert de sang en ayant suinté ces litres d’hémoglobine par tous les pores de sa peau au cours de son sommeil.
Le roman va ensuite prendre des chemins vraiment inédits dont je ne vous dévoilerai rien car il est grand temps pour tous de le découvrir. Si la première partie s’avère quelque peu longuette, le temps que toute l’histoire prenne racine, la seconde nous offre un récit vampirique d’anticipation tout à fait passionnant. L’auteur fait notamment un parallèle fort intéressant entre le vampirisme et la médicine avec d’émérites docteurs transformés en délicieux chasseurs de stryges ! Une vision à la fois très poussée sur les recherches épistémologiques et pleine d’humour. L’anticipation va également bon train avec l’introduction de circuits électroniques et d’IA dans les éléments fondamentaux de la vie humaine et dans le quotidien de tous. Le style n’a rien d’extraordinaire à la lecture mais l’auteur utilise de nombreux jeux de mots (cf le titre). Ne manquez pas sa rigolote référence/hommage à l’auteur des « fourmis ». Chapeau aussi pour le discours final à double sens qui relève d’un haut niveau d’exercice de style.
Un premier roman tout à fait original qui donne une vision SF du mythe vampirique pour un auteur bourré de références et plein d’humour. Tiphaine |