Marches NocturnesAnnée de sortie : 2007

Auteur : FERRIC Franck
Editeur : Nuit D'Avril







ISBN : 978-2-35072-036-4





Avec ce recueil, nous voici en présence de treize récits de l’imaginaire. Si certains ont déjà été publiés dans des revues spécialistes du genre, la plupart sont inédits. Et Frank FERRIC nous offre dès le début du recueil un bien joli cadeau sous la forme d’une entrée en matière très attrayante. Cette évocation des traditionnels conteurs et des veillées au coin du feu, écrite dans un style très direct, nous pousse à tourner la page vers la première nouvelle comme si l’on ouvrait une porte sur un monde parallèle. Mais je n’en dirai pas plus, de peur de dénaturer ce très bon moment de lecture.


Les univers développés dans ces nouvelles ne sont pas joyeux. La mort tourne autour des personnages qui subissent bien souvent les conséquences de leurs propres actes (Nain rouge, Le Cœur de l’augure…) ou d’une société en perdition (La Part des cendres…). Au fil des pages nous naviguons du fantastique (La Synarchie des Rouquins, Muse froide,…) à l’horreur (Intraspection) et traversant de petits textes très poétiques (Le Fil des eaux), voire en passant les frontières de la science-fiction (Des ailes pour tomber). « Le spectre et le forgeron » a tout du conte classique (mais noir). On y retrouve avec délice tous les codes du genre servis par un lexique très approprié qui permet une lecture tout à fait agréable. Mais Frank FERRIC utilise aussi ses textes qui sortent du réel pour dénoncer les travers de notre monde comme dans le très intéressant « fée d’hiver », le tantinet effrayant « Nightfall » ou le rêveur « Dernière rame ». Des ex-cadres moyens quinquagénaires s’y retrouvent à la rue, abandonnés par femme et enfants, en proie aux vices de l’alcool ou des drogues. Seul un monde virtuel et des personnages fantasmatiques pourront apaiser leurs souffrances (ou les attiser ?).


Ce recueil nous offre des nouvelles aux thèmes variés mais qui forment un tout complètement cohérent, sans doute grâce à la très agréable écriture de l’auteur. Le vocabulaire est soigné sans être trop élitiste et tout, de la syntaxe aux figures de style savamment dosées, permet une lecture « confortable ». C’est avec peine que l’on quitte ces écrits, accompagné par l’épilogue, suite directe de l’ouvrage et surtout du très ingénieux prologue dont j’ai précédemment parlé. Un bien bon moment de lecture hors des sentiers battus du quotidien.





Tiphaine