Difficile de savoir par où commencer pour vous parler de cet excellent roman fantastique jeunesse, ou plutôt ado. Définitivement, les vampires sont à l’honneur ces temps-ci, au point qu’un courant littéraire, « le bit-lit » (littérature de la morsure) a récemment émergé et submergé les rayons des libraires.


C’est donc avec un thème complètement dans la mouvance actuelle du fantastique que Fabrice Colin nous revient avec le premier volume des « étranges sœurs Wilcox ». Et franchement, voici-là un roman qui plaira aux ados comme aux adultes, jeunes ou moins jeunes, attirés par des mondes parallèles. Cette très bonne uchronie se déroule en outre dans le Londres victorien, une des périodes les plus fascinantes que je connaisse, avec l’intervention de personnages dont la notoriété n’est plus à faire (Holmes, Jack l’éventreur, ou Victoria elle-même…).


Deux jeunes sœurs, Amber et Luna, se réveillent en pleine nuit… enfermées dans des cercueils. Elles parviennent à s’en extraire et apeurées, en proie à l’incompréhension la plus totale, elles errent dans la City à la recherche de leur maison et de leur père. Recueillies in extremis par Sherlock Holmes, elles vont découvrir le monde insoupçonné des vampires et des créatures du Petit Peuple ainsi qu’une guerre impitoyable déréglant le monde des stryges.


L’aventure est là, palpitante, angoissante, passionnante, pleine de suspense… Fabrice Colin connaît bien son affaire et nous dépeint de façon parfaite à la fois le côté historique de la capitale britannique (passages au théâtre Lyceum avec les acteurs en vogue de l’époque ou dans les rues de Londres…) et le monde des non morts. Le récit prend d’autant plus d’ampleur que l’écrivain prend plaisir à détourner les personnages fameux de leur chemin habituel. Il n’hésite pas à en éliminer certains ou à transformer complètement le caractère d’autres pour les besoins de l’aventure. Cela a dû être plutôt amusant à écrire d’ailleurs. Nous l’interrogerons à ce sujet quand l’occasion d’une interview avec lui se présentera. Saluons également sa qualité d’écriture puisqu’il utilise un vocabulaire remarquable et varié dans un style très agréable à lire.


Gallimard-Jeunesse a vraiment fait un formidable choix éditorial en proposant à ses jeunes lecteurs une œuvre de qualité qui ne les sous-estime vraiment pas et leur apporte un niveau d’écriture carrément haut.


Voici donc un premier volume sans faille, d’une lecture extrêmement agréable qui ravira les fans de littérature vampirique comme les adolescents découvrant ce genre. Style impeccable, histoire envoûtante, que du bon pour « Les Vampires de Londres ». On attend la suite, qui devrait se dérouler selon toute logique à New York, avec impatience !


Ne loupez pas cette lecture incontournable de la rentrée !