Le Roi Corbeau, tome 1 : Robin Année de sortie : 2009

Auteur : LAWHEAD Stephen R.
Editeur : Orbit




Roman broché 350pages


Illustration de couverture : Steve Stone


Traduction : Clara Bétruger


Date de parution : 12 novembre 2009


ISBN : 978-2-36051005-4


En grande fan de « celui qui volait les riches pour nourrir les pauvres », je ne pouvais être qu’irrémédiablement attirée par la couverture tout à fait explicite de cet archer surplombant le prénom « Robin ».


Mais il fallait ensuite que le récit fasse ses preuves.


Comme toute ‘aficionada’, j’attends beaucoup des légendes revisitées : la nouvelle version ne doit évidemment pas s’écarter trop de l’originale mais elle doit tout de même présenter des nouveautés, ou éclaircissements qui méritent que l’on s’y intéresse. Et il faut d’emblée dire que c’est le cas avec le premier volume de la trilogie du Roi Corbeau. La lecture de ce recueil s’avère un véritable enchantement où toute la saveur du héros hors-la-loi se trouve conservée, tout en étant agrémentée de légendes celtiques.


Robin, en effet, se nomme ici Bran (Le corbeau) et campe fièrement sur ses origines galloises, et même bretonnes. L’oppression vient des Normands qui ne comprennent rien aux mythes ni aux valeurs celtes et se réjouissent de moult frivolités. Stephen R. Lawhead nous livre d’ailleurs une intéressante postface justifiant ces nouvelles origines données au héros. On y (ré)apprend que l’arc était l’apanage du peuple Gallois comme en témoignent maints écrits historiques.


Or donc, Bran Ap Bychan, héritier frivole de la terre de l’Elfael se voit déposséder de son royaume avec le massacre des troupes de son père, et du roi lui-même, dans une embuscade. Lui-même pourchassé et laissé pour mort, il ne devra son salut qu’à une vieille guérisseuse des bois qui va lui transmettre par ses chants les antiques légendes celtes. Le but étant dans un premier temps de rendre un sentiment d’appartenance à un peuple à ce prince peu enclin à diriger. Il faudra ensuite reconquérir l’Elfael et la malice et les subterfuges pseudo-magiques ne seront évidemment pas de trop…


D’abord déroutant parce que différent (notamment par l’emploi de tous les noms en breton), le récit devient vite passionnant à tous points de vues. Vous retrouverez de l’aventure avec des combats superbement orchestrés et très visuels, de la fantasy avec les multiples légendes et évocations mystiques, une pointe de récit historique avec les stratégies de conquêtes, constructions et démolitions d’édifices, trahisons… Et c’est avec délice que tout ce petit cocktail savamment dosé vous emmènera tranquillement mais sûrement dans une des plus palpitantes légendes de hors la loi existante ! Chapitre après chapitre, les enjeux se tissent, les personnalités de Robin et des autres protagonistes se développent. L’amour se profile aussi mais, pour l’heure, Mérian semble peu consentante…


Le style très agréable et détaillé de l’auteur est bien mis en valeur par une traduction discrète et pertinente. Stephen R. Lawhead a vraiment d’indéniables talents de conteur pour nous emmener ainsi dans la forêt et nous passionner tant par les scènes d’actions que par les descriptions de repas médiévaux ou de fabrication d’armes.


Ce premier tome du Roi Corbeau n’a définitivement qu’un défaut : celui de nous laisser sur notre faim lorsqu’on en achève la lecture. Vivement la suite !

Tiphaine