Troisième novella de Yan Marchand publiée chez Griffe d’Encre, « Comme un poison dans l’eau » joue une fois encore sur les situations décalées.



Walter un garçon taciturne et asocial se voit offrir par ses parents un poisson. Si ce don leur permet de souffler, il ne guérit pas le malade. Etudiant et enfin hors du foyer familial, le jeune sociopathe acquiert une femelle carassin, Meizi, qu’il va idolâtrer au point qu’elle deviendra le seul être avec lequel il communiquera. Mais un jour, une panne de courant généralisée frappe la ville et la jeune voisine de Walter vient lui emprunter sa pile électrique. Meizi, aura-t-elle de la concurrence ? Walter parviendra-t-il à retrouver le droit chemin de la Société ? C’est sans compter sur le cataclysme qui s’abat soudain sur la ville : l’eau cesse d’être potable ! Comment assurer la sécurité de Meizi dans ces conditions ?



L’écriture de Yan Marchand est toujours aussi travaillée et incisive. Le texte ne manque pas d’humour ni de sarcasme. Sous couvert d’une situation quasi post apocalyptique, l’auteur montre les dérives dont sont capables des êtres humains en manque de repères.

Les amateurs de poissons apprécieront le texte qui fourmille de détails sur les espèces domestiques qui hantent habituellement les aquariums.

J’ai personnellement énormément apprécié la première moitié de la novella qui étudie beaucoup le caractère insolite de Walter et ses réactions improbables. J’ai moins accroché sur la seconde partie qui décrit un monde qui s’écroule avec une pointe horrifique. Alors qu’on explore les champs des dérives de l’esprit dans un premier temps, Yan Marchand nous fait dans un second temps basculer dans un récit résolument SF.

Une novella schizophrène en quelque sorte…