10 000 au coeur de l'EmpireAnnée de sortie : 2010

Auteur : KEARNEY Paul
Editeur : Orbit




Roman Broché/374p.


Illustration de couverture : Chris Mc Garth


Traduction : Jean-Pierre Pugi


Date de parution : 7 avril 2010


ISBN : 9782360510115


En lisant le 4ème de couverture de 10.000, je n’attendais à beaucoup d’action et des intrigues politiques ‘Dix mille guerriers de légendes. Un empire à conquérir’. Bien mal m’en a pris.


Certes ce roman de Paul Kearney vous offre de suivre l’armée qui vient d’être constituée par Arkamenes, frère du Roi des rois, dans sa tentative de conquête du trône, mais manque quelque chose. Actuellement en exil, Arkamenes ne supporte plus cette situation. Rassemblant 10.000 Marcht (un peuple de guerriers connus pour leur bravoure légendaire), il s’élance face à son frère qui vit au milieu de son empire. Et le moins que je puisse dire, c’est que l’empire est très grand, le voyage sera de ce fait très long, trop à mon goût.


Mais surtout, nous suivons deux simples soldats fraîchement recrutés dans cette armée de mercenaires. Car si l’armée Marcht a laissé un cuisant souvenir aux hommes du continent, cette armée n’est plus désormais. Ne subsistent de cette glorieuse période que les Divins Fléaux, des cuirasses noires indestructibles créées par le dieu forgeron Gaenion à partir des ténèbres. Mais les hommes qui les portent désormais, n’ont pas le charisme d’un Achile ou d’un Ulysse.


Et la vie d’un militaire du rang n’a rien de transcendant. Du coup, je ne me suis pas attaché à Rictus, ni à Gasca. Je n’ai pas frissonné avec eux lorsqu’ils se sont trouvés face à l’ennemi. Ni lorsqu’ils ont du faire appel à leurs dernières forces pour ne pas embrasser la mort. Et c’est bien dommage, car l’enjeu était de taille. Un combat mettant en présence autant de soldats se devait d’être le climax du roman. Paul Kearney nous offre une timide bataille, trop rapidement achevée (18 pages seulement). Où se trouve le panache, l’esprit épique et guerrier ? Tout est trop propre dans ces combats, trop technique. Certes, cette logistique est le propre de l’armée Marcht, c’est ce qui en a fait une légende, mais ce n’est pas très excitant à lire. Imaginez la description d’un combat vécu par un simple soldat de l’armée romaine lorsqu’il est en position de tortue : il ne voit pas grand-chose et ne fait que tenir son bouclier et sa lance.


Pour être juste, il faut préciser qu’avant cette grande bataille, se déroulent d’autres combats, dont certains se déroulent au corps à corps, mais Rictus et Gasca ne font pas montre de beaucoup de talents. Cependant leur maigre savoir faire leur permet de sauver leur peau et c’est le principal, même si les blessures ne sont pas belles à voir.


Le roman ne s’arrête pas à cette grande bataille entre l’armée des Marcht et celle de l’empereur, rassurez vous. La seconde partie du roman est quant à elle consacrée aux relations entre les personnages. Je ne vous dis pas de qui il s’agit, car plusieurs vont mourir avant la fin du roman.


10.000 de Paul Kearney est trop factuel pour m’avoir enthousiasmé. Mais ce côté simple vous plaira peut-être : avoir des combattants qui ne sont pas des guerriers aguerris, mais au contraire de simples volontaires qui doivent tout apprendre et se conformer aux ordres pour sauver leur peau et celle de leurs camarades, peut vous attirer. Et si vous appréciez l’époque antique, des romans de ce genre ne sont pas nombreux, alors autant profiter de la sortie de 10.000 pour vous faire plaisir.


Pour finir sur une touche positive : la présente d’une carte du monde au début de l’ouvrage. Vous allez vous y référer très souvent. Elle vous permet de vous rendre compte des déplacements de chaque armée et de l’exploit accomplis par les Marcht.


Xavier