Le Nom du Vent - Chronique du Tueur de Roi - Première JournéeAnnée de sortie : 2009

Auteur : ROTHFUSS Patrick
Editeur : Bragelonne



A gauche édition reliée (édition limitée) sortie le 23.04.2009.

ISBN: 978-2352942832

648 pages



A droite édition brochée sortie le 20.11.2009

ISBN: 978-2352943556

800 pages



Illustration: Marc Simonetti



Lorsque Bragelonne a annoncé que Le Nom du Vent serait le roman de l’année, je me suis dit : « c’est bon, toujours la même chose avec les éditeurs, leur nouveauté est encore présentée comme la nouvelle merveille qui fera oublier les précédents romans… » Honte à moi. Car Le nom du Vent est bel et bien LE roman de Fantasy que vous devez avoir lu. Enfin quand je dis LE roman, c’est surtout le premier tome d’une trilogie (le second doit sortir en anglais en 2011). Et c’est une très bonne nouvelle que Le Nom du Vent soit prévu en 3 volumes, car Patrick ROTHFUSS écrit magnifiquement bien. Un grand bravo par la même occasion à Colette Carrière, pour sa traduction.

La force de Patrick ROTHFUSS réside dans le pouvoir captivant de son style. Dès les premiers mots vous allez vous retrouver lié au texte. Si vous en avez la possibilité, lisez ce pavé de 780 pages d’une traite, car reposer le roman est toujours un crève cœur, tant l’histoire est passionnante de bout en bout. Même sur des passages où il ne se passe pas grand-chose, vous ne vous ennuierez pas. C’est vraiment incroyable! Quand je vous dis que Patrick ROTHFUSS est un romancier d’exception, ce n’est pas pour rien.

Avec Le Nom du Vent, vous allez découvrir un tavernier, qui vit seul au fond d’un petit village, presque coupé du monde. Son nom est Kote, mais avant, il était le légendaire Kvothe. Et autant Kote est fatigué, presque sur le déclin, autant Kvothe a eu un destin inimaginable. C’est l’arrivée d’un chroniqueur dans son auberge qui va ranimer les souvenirs de la vie passée de cet être d’exception. Car Kvothe va accepter de raconter sa vie. Pour cela, il lui faudra 3 jours. Ce premier volume est la première journée (comme l’indique le titre du livre). Vous allez découvrir Kvothe enfant, alors qu’il est encore avec sa famille, une troupe de théâtre itinérante. Comment il commence à apprendre la magie et à développer son talent. Puis comment sa vie bascule. Il se retrouvera ensuite seul, mendiant, avant d’intégrer l’illustre Université de Magie où d’autres dangers l’attendent. Car Kvothe est doué, surdoué même. Il arrive souvent trop vite, trop tôt sur le devant de la scène. Ce qui attire les jalousies. Et dans ce monde, lorsque l’on a que son talent, cela ne suffit pas toujours. Surtout face à des fils de nobles qui ont des relations, de l’argent et de la méchanceté à revendre. Kvothe ne fait d’ailleurs rien pour se faire apprécier. Etant plus fort que les autres, il est légèrement prétentieux, ce qui lui vaudra plusieurs punitions.

Le plus passionnant, c’est que Kvothe semble doué dans tout ce qu’il fait: théâtre, magie, alchimie, musique… Tout ce qu’il entreprend, il le réussit ou presque. Ses ambitions sont souvent bien au-delà de ce que le commun des mortels pourrait souhaiter. Cela l’oblige à prendre des risques, dont il n’a parfois même pas conscience. Surtout, son jeune âge l’empêche de prévoir toutes les conséquences de ses actes. Mais ne dit-on pas que l’on apprend de ses erreurs? Force est de constater que Kvothe a beaucoup appris.

Vous allez vous passionner pour ce jeune rouquin, plein d’espoir, plein d’ambition, qui n’a qu’une obsession en tête, obtenir des informations sur les Chandrians (ce qui pourrait bien lui coûter la vie). Et ne croyez pas que Kvothe soit exempt de tout défaut. C’est ce qui le rend encore plus attachant. Il est tête brûlée, a tendance à trop faire confiance à son prochain lors des premiers contacts, ne sait pas comment s’y prendre avec les filles et a un très grand savoir faire dans l’art de s’attirer les ennuis. Il est un personnage improbable, qui retombe toujours sur ses pattes, mais avec quelques cicatrices tout de même.

En compagnie de Kvothe, vous allez voyager comme jamais. Le monde médiéval qui vous est proposé est rempli de magie. Mais avec un système particulièrement ingénieux, qu’est la liaison et le sympathisme. La liaison est pour schématiser à rapprocher de la magie des poupées vaudou. Le sympathisme, vous permet de séparer votre cerveau en plusieurs cases et de penser à plusieurs choses de façon indépendante. Une technique indispensable pour les magiciens. Sans parler du nom du vent en lui-même. Car chaque chose à un nom. Et ce nom permet de contrôler cette chose. Connaître et contrôler le nom du vent, c’est presque pouvoir contrôler le monde. Un rêve ou un cauchemar, car il y a toujours un revers à la médaille.

Je vous laisse découvrir plus en détail ce dont il s’agit en lisant cet extraordinaire roman.

Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas autant passionné pour un roman. Le Nom du Vent est un chef d’œuvre que vous vous devez de lire. Vous n’aurez qu’un seul regret. Devoir patienter avant de pouvoir lire la suite.

Xavier