Pour la deuxième année consécutive, les éditions Mnemos s’associent au festival des Imaginales d’Epinal pour publier une anthologie. Pour ce volume deux, ils ont retenu le thème « Magiciennes et sorciers ». Afin de rester dans l’esprit d’une collection « anthologie/imaginales », le même illustrateur que la précédente anthologie (Rois et Capitaines, 2009), Julien Delval, nous gratifie d’une puissante enchanteresse enveloppée dans des volutes bleu nuit.


Quatorze auteurs, parmi les plus actifs dans le domaine de l’imaginaire, se sont donc prêtés au jeu et ont choisi magicienne ou sorcier, fantasy, dark fantasy, fantastique, conte, légende, ou croyance populaire… au gré de leur inspiration.


Sire Cédric a ainsi quitté ses ambiances fantastico glauques habituelles pour nous proposer un vrai texte de fantasy avec un sorcier vivant dans un monde à la Howard (Cœur de serpent).


L’équilibre se fait entre les genres, les figures masculines ou féminines, les textes aux augures funestes et ceux porteurs d’espoir, ce qui rend cette anthologie très complète et également très agréable à la lire car bien variée.


Certains textes ne manquent pas d’humour et traitent le propos tout à fait sérieusement mais dans un univers bourré de détournements, comme dans Respectons les procédures de Jean-Claude Dunyach où un troll se voit confronté aux aléas entraînés par la perte de ses notes de frais ( !).


Côté décalé, l’apprentie sorcière et sa créature dans exaucée de Maia Mazaurette ne s’en laissent pas compter, avec à la clef une chute percutante.


L’Autre de Pierre Bordage s’appuie sur la rumeur et explique comment émergent les légendes. Cette nouvelle est vraiment superbement écrite avec un style simple et une construction diablement efficace.


Charlotte Bousquet (Toiles déchirées) et Lionel Davoust (Quelques grammes d’oubli sur la neige) confirment dans des styles tout à fait différents l’excellence de leur plume.


On apprécie aussi, les ambiances romaines de Rachel Tanner (In cauda venenum), la fantasy rodée d’Erik Wietzel (L’Ultime illusion) et la nouvelle facette de Djeeb (l’encharmeur) proposée par Laurent Gidon.


Voici donc une anthologie de qualité qui met bien en valeur les écrivains (et vice versa) avec en toile de fond un festival des imaginales qui a su gagner en intérêt et en renommée.