Contes Myalgiques II - les atouts du diableAnnée de sortie : 2010

Auteur : DAU Nathalie
Editeur : Griffe d'Encre



Recueil de nouvelles, 294 pages

19 textes dont 13 inédits + 2 poèmes, pour 21 atouts.

Illustration de couverture : Magali Villeneuve

Date de parution : 15 novembre 2010

ISBN : 978-2-917718-24-7



Ce n’est rien de dire que j’attendais ce second opus des « Contes Myalgiques », et je sais bien que je n’étais pas la seule…



Et l’attente se trouve généreusement récompensée par un volume plus consistant que le précédent, qui propose aussi deux jolis poèmes et des extras comme la playlist tout à fait parlante de Nathalie Dau. Effectivement, écouter les morceaux conseillés magnifie chaque texte en ouvrant la porte d’une nouvelle dimension sensorielle, pour notre plus grand bonheur de lecteur.



« Les atouts du diable » s’avèrent des histoires bien plus dures mais également avec des préoccupations plus modernes que « les terres qui rêvent ». Cela m’a d’emblée frappée, et pas forcément plu car je préfère le côté onirique et très porté sur un large panel de mythes anciens et traditionnels des précédents « contes myalgiques ». Néanmoins, ces textes résolument tournés du côté obscur de la Force possèdent tous ce petit grain noir de plus qui en fait de grands récits.



On découvre donc moins des contes dans ce second recueil que des mises en garde ou des destins brisés par les erreurs des hommes, par leurs discordances avec leurs prochains ou plus sûrement avec leurs environnements, leurs lieux de vie. Nathalie Dau effleure des thèmes lourds comme le travail des enfants dans les mines, l’inceste, les mines antipersonnelles, la violence conjugale ou l’excision. Elle en profite pour dénoncer certains agissements révoltants mais toujours avec sa plume si précise et si délicate.



On aborde donc des époques modernes (Raven Party, War Seeds, la Peau du diable, le Goût du miel, la Bouche, Global Punishing System, Nouveau-né…) mais on fait aussi des plongées dans des dark fantaisies médiévales (Celle qui demeurait, Quand viendra l’aube,…). Certains textes sont plus inclassables mais complètement fantastiques (Pour qui sonne clochette, pour Camille, le Saut de l’Ange, Notre-Dame des Algues…).

Chaque lecteur y trouvera aisément son compte, d’autant que l’ensemble du recueil se distingue par la grande qualité de son écriture. Un style toujours efficace, jamais lourd et des univers hyper bien développés avec force de détails qui nous permettent de mieux y plonger.



Mes gros coups de cœur vont à « Le Goût du miel » qui m’avait déjà captivée dans l’anthologie « Ouvre-toi » (Griffe d’Encre), « Pour Camille », « Pour qui sonne Clochette ? » (sans doute uniquement parce que je ne quitterai jamais totalement le Pays Imaginaire), « Nouveau-né » qui m’a beaucoup parlé probablement parce que j’aime trop les gamers, « Notre-Dame des algues » qui m’a fait fredonner les ritournelles traditionnelles et « La Peau du diable » certainement le plus myalgique de tous ces contes, qui laisse un frisson sur l’épiderme, quelques gouttes de sueur âcre sur l’échine et l’infime aperçu de la douleur engendrée par la sournoise maladie.

Tiphaine