Rose-Aimée, 1 - La Belle qui portait malheurAnnée de sortie : 2011

Auteur : BOTTET Béatrice
Editeur : Matagot/Nouvel Angle




Roman broché/496p.


Illustration de couverture : Michel Coimbra


Illustrations intérieures : Rolland Barthélémy


Date parution : 2010


ISBN : 9782354501327





Martial Belleroche a eu beau passer plusieurs fois le Cap Horn et se débrouiller plutôt correctement lors de la Ruée vers l’or, il est bien près d’y passer ce jour-là, dans les rues poussiéreuses de San Francisco. Heureusement, qu’Albert Garancher, un parfait inconnu, met en fuite les solides gars qui le tabassent. Seulement, après un tel épisode… et quelques verres de trop, il se retrouve avec une dette : retourner en France, y trouver une certaine danseuse de cabaret et récupérer auprès d’elle un manuscrit appartenant à Albert. Mais attention : il ne s’agit pas de n’importe qu’elle fille. Celle-là, il faut s’en méfier. On la reconnaît à la cicatrice qu’elle porte au menton et on la trouve aux Trois Anges Blancs.


Armé de tous ces détails, Martial fait voile vers l’Hexagone et se rend à la capitale. Il y trouve Fifi-Bout-D’ficelle, une goualeuse prude et d’une rare beauté. Elle le subjugue par sa maîtrise de la polka et ses complaintes poignantes. Hélas, la belle porte malheur à quiconque lui veut du mal et surtout si on cherche à lui voler sa vertu. Plusieurs malotrus en ont déjà fait les frais. En outre, Fifi vit dans un couvent hanté par des nonnes décapitées pendant la Révolution Française. De quoi rendre la mission de Martial plus complexe qu’il n’y paraissait.





Rose-Aimée est un diptyque aussi dense que passionnant. Un bel hommage aux romans-feuilletons du XIXème siècle et en particulier à « Les Mystères de Paris » d’Eugène Sue et à son héroïne ingénue, Fleur de Marie. Béatrice Bottet s’amuse plaisamment avec les codes du genre, protégeant son personnage principal grâce à une dangereuse et efficace malédiction. L’aventure bat son plein tandis que le roman fourmille de retournements de situations et de complots, de secrets, de trahisons de cœur… Les protagonistes sont très typés avec des caractères particulièrement tranchés. Il s’agit aussi d’une histoire d’amour poignante et déraisonnée, digne des plus célèbres romans naturalistes ou feuilletonesques. En outre, le récit a été judicieusement coupé à un moment fort intense de l’histoire. Nous nous trouvons donc avec un sérieux cliffhanger en fin de ce premier volume.





Comme toujours les éditions Nouvel Angle/Matagot ont mis les petits plats dans les grands pour nous servir un magnifique ouvrage. En fin de volume, vous retrouvez donc des dessins du fameux illustrateur de jeux de rôles Rolland Barthélémy, et des notes explicatives fort instructives sur le contexte historique de l’époque. Les en-tête de chapitre ainsi que les pieds de pages sont ornés de motifs récurrents en accord avec le récit. Et les deux couvertures de Michel Coimbra se font parfaitement écho l’une à l’autre, beau symbole des liens profonds existant entre les deux héros.





Voici un roman dont on ne décroche pas facilement avec ce vent d’aventure qui souffle perpétuellement dessus, cette belle romance et ce charmant zeste de fantastique qui pimente encore l’histoire. Vous êtes chanceux, il n’y a pas longtemps à attendre pour le second volume, Le marin dans la brume qui paraîtra en mai 2011 !





Retrouver notre interview de Béatrice Bottet au Salon du Livre de Paris 2011 : ici





Tiphaine