Abraham Lincoln, chasseur de vampiresAnnée de sortie : 2011

Auteur : GRAHAME-SMITH Seth
Editeur : Eclipse




Pages : 400


Sortie : 21 mars 2011


ISBN : 978-2362700286





Nous sommes loin du premier coup d’essai de Seth Grahame-Smith. Cet auteur plein d’humour (noir) aime en effet à revisiter les mythes en détournant de ci de là un texte d’écrivain (‘Orgueil et Préjugés et Zombies’) voire même le cour de l’Histoire.


Ici il s’amuse plaisamment à nous livrer la biographie non autorisée d’Abraham Lincoln. Reprenant fidèlement la chronologie des événements ayant émaillés la vie du président abolitionniste nord-américain, il rajoute des éléments pour le moins inattendus (enfin, évidemment pas après avoir pris connaissance du titre de ce roman).





Ainsi donc tous les moments forts de la vie ce grand homme des Etats-Unis ont eu lieu par et à cause de l’existence des vampires. A commencer par le décès de la bien aimée mère d’Abraham alors même que celui-ci n’était qu’un enfant. Cette disparition soudaine serait d’ailleurs l’élément déclencheur de sa lutte contre les monstres aux dents longues. Ne croyez donc pas qu’Abraham Lincoln aurait pu acquérir un tel renom tout seul. Sans son combat de l’ombre contre les stryges, il ne serait pas l’homme que nous connaissons aujourd’hui. Voilà du moins le postulat de Grahame-Smith qui le sous-entend allégrement tout au long de son texte.





Alternant le récit pur et les morceaux choisis d’un journal intime, l’auteur nous montre qu’il maîtrise ces deux styles narratifs de façon efficace. Pour ceux qui en doutaient suite à l’adaptation du roman phare de Jane Austen où il s’était contenté de rajouter des passages d’attaques zombies, il remet donc les points sur les i. Son introduction mérite aussi qu’on s’y attache quelque peu, puisqu’il s’adresse à nous en tant que lui-même. Et qu’il y explique dans quel contexte il a eu en sa possession le fameux journal. Encore une fois, ce passage ne manque pas d’humour.





Ainsi Seth-Grahame Smith montre que ses talents ne se réduisent pas à une grande culture ou à une connaissance approfondie des icônes littéraires ou pop. Il est un écrivain à part entière qui nous offre un mini ovni dans la littérature de genre.


Seul petit bémol, il faut maîtriser un tant soit peu l’histoire des Etats-Unis pour apprécier les petites anecdotes du roman. Vous n’avez plus qu’à vous y repencher de plus près si vous avez de trop vagues notions. Ce serait vraiment dommage de ne pas apprécier les clins d’œil et références à leur juste valeur.


Notons que cette fois le public ne s’y trompe pas. En outre, Tim Burton a déjà lancé une adaptation cinématographique de l’ouvrage qui sera mis en musique par Trent Reznor, récent oscarisé (pour ‘The social Network’) et fondateur du groupe métal indus Nine Inch Nails.





Tiphaine